Il y a toujours a Pekin ce petit quelque chose qui flotte dans l'air (essentiellement du dioxyde de carbone, de l'ozone, pas mal de poussiere, et assez souvent des relents qui vous font vous demandez si des sanitaires ne se trouvent pas a moins de 300m - ne sous-estimez pas la puissance des sanitaires publics chinois) et qui me rejouit d'etre de retour. Hier soir avait lieu le traditionnel diner de retrouvailles avec toute l'equipee japonaise des environs, a Uotaro comme il se doit. Ou plus particulierement au neo-uotaro, au 6eme etage d'un tout nouveau building (tout est relatif: il a deja un an, un age presque respectable a Pekin), qui abrite aussi -sic- le Pizza Hut et le KFC du quartier... Les commentaires sur le BBS du Soo-Hyun Band avaient ete plus qu'elogieux, et c'est vrai que l'endroit est plutot sympa, avec toujours des salles privees pour les grands groupes et une salle centrale qui sert aussi de zones d'echange entre ceux-ci, puisque, grosso mode, tout le monde se connait. Contrairement au vieux Uotaro qui ne comportait aucune fenetre, le nouveau profite bien de sa situation haut-perche. Toutefois, en arrivant directement de Tokyo, il faut avouer que la decoration est un peu legere, avec presque rien sur les murs, et le plafond a nu avec vue sur les tuyaux de chauffage. Assez loin donc du raffinnement des equivalents tokyoites, mais ne boudons pas notre plaisir, les amis etaient au rendez-vous, et ce jusqu'au petit matin. Quel bonheur de marcher alors dans les rues de Pekin, a discuter avec de vieux amis, et de profiter d'une nouvelle dimension dans notre echange. Car pour la premiere fois je les retrouvais en etant capable de comprendre ce qu'ils pouvaient bien se raconter en japonais entre eux... Et bien figurez-vous que pour certains membres de la troupe avec qui je parlais assez peu, la communication s'en est vraiment trouvee enrichie! La conversation s'est donc essentiellement menee en Japonais, les deux autres non-japonais (Soo et un ami americain) le parlant tous les deux! En japonais, mais pour lequel il vaut mieux savoir parler chinois, car on switche d'une langue a l'autre au milieu d'une phrase ou au detour d'un mot... Avec toutes ces rencontres et retrouvailles, moi aussi longtemps je risque de me coucher tot (le matin)...
Business humanum est
Sans grand rapport avec cette tres bonne ancienne emission de feu La Cinquieme sur laquelle ma grande soeur a travaille... Il se trouve que conformement a ma politique habituelle, j'ai demande, avec mon plus charmant sourire et mon meilleur japonais, a l'hotesse du check-in si jamais par hasard on ne sait jamais il se pouvait que, l'avion semblant plein, ils aient besoin de gens se devouant pour aller en classe Business... Elle m'a tres gentilment repondu qu'elle allait me recommander aux hotesses de la porte d'embarquement, que c'etait possible mais qu'elle ne pouvait rien me garantir. Au moment d'embarquer, j'ai eu le plaisir d'entendre mon nom (euh, pour etre exact, heureusement que je savais qu'il etait possible qu'on m'appelle, car je n'aurais peut-etre pas reconnu "Li Ro-ou-ki-si" sans etre prevenu. Un homme averti s'envole en businness). L'hotesse m'a pris mon billet et m'a donne discretement un nouveau billet Business Class (Bleu marine, vachement plus classe que le vert de l'eco...), me donnant acces aux champagnes, sushis et autre siege ultra-inclinable... J'ai meme dormi, me reveillant juste avant l'atterissage. Merci Air China...
Fin de regne
Oliver habitant toujours dans la meme chambre au Yujing gongyu, il m'avait reserve une chambre, en l'occurence celle ou j'avais passe un an, l'historique 2603. Il m'avait aussi explique que la nouvelle manager etait encore pire que l'ancienne, absolument insupportable, et que sa superieure (environ 25 ans, soit la moitie de l'age de la premiere) etait vraiment inqualifiable autrement que par des insultes. J'ai pu verifier tout ca par moi-meme. Le tarif convenu avec lui etait de 65 kuais par jour, et il est passe a 70 quand je suis arrive (va fait 7 euros). Honnetement, je m'en fous, mais c'est vrai que ca paraissait tres limite comme procede. Je me suis donc explique avec la manager, et ca a completement degenere. En fait, il y avait deja eu des precedents avec Oliver, car en gros ils ne supportent pas qu'il heberge sa petite amie chinoise (ils sont ensemble depuis 1 ans et demi...), alors que pourtant tous les autres habitants de l'hotel ne se privent pas d'amener leur petit copain/leure petite copine. Le fait qu'elle soit chinoise joue, une fois de plus en Chine, en sa defaveur. Comme me l'a dit la manager (je l'ai laissee parler, ca n'aurait servi a rien d'argumenter), elle ne laisserait pas un chinois ou une chinoise louer une chambre dans son hotel, car elle n'a pas confiance! Ils pourraient voler des choses, creer des problemes, tandis qu'avec les etrangers, aucun souci. Des rumeurs parlent plutot de jalousie de la part de la jeune superieure envers la copine d'Oliver, mais bon. Le fait est que la manager s'est tellement enervee en ressassant ses histoires avec Oliver et sa copine (ils etaient alles trouver le patron sur un contentieux, et il leur avait donne raison, ce qu'elle n'a pas du avaler...), qu'elle s'est carrement mise a pleurer et hoqueter devant moi. J'hallucinnais un peu, quand la jeune superieure est entree comme une furie, ne cherchant pas a comprendre la situation, trop contente de pouvoir aller trouver la copine d'Oliver, lui dire qu'elle ne voulait plus qu'ils habitent ici et la traiter de tous les noms... Resultat, quand je suis rentre au numero 6 apres avoir dit a la manager que je m'en foutais de payer ses 70 kuais mais qu'elle avait interet en echaange a calmer la jeune, la copine d'Oli pleurait elle aussi! Lui est revenu bien remonte, et il a decide de demenager des le lendemain (ses parents habitent Pekin...), ce qui vient d'etre fait. Je me retrouve donc, contre toute attente, le dernier representant du Numero 6 tel qu'il etait il y a 2 ans!! La fin d'une epoque, meme si le Numero 6 n'etait deja plus ce qu'il avait ete depuis, osons-le dire, notre depart a Thomas et moi.
Ultra-social, ...
Je suis donc pour quelques jours a Pekin, et forcement mes amis sont plus disponibles le soir que le midi. Du coup, je risque de me retrouver un peu desoeuvre parfois, mes connaissances pekinoises n'etant tout de meme plus aussi riches qu'elles le furent. Je me rends compte que je suis vraiment un animal social, et que j'ai beaucoup de mal a me retrouver sans ami a aller voir, enfin, seul quoi. Ca m'arrive tout de meme assez souvent a Tokyo, et je remercie au passage la TV nippone de me tenir occupe dans ce genre de situation (j'exagere, j'ai tendance a ne pas sortir le lundi soir pour pouvoir regarder mes emission preferees...). N'allez pas croire que je me retrouve esseule a Pekin! Mes amis japonais sont la, je dois revoir ma grande soeur coreenne, j'ai revu hier Zeineb que je n'avais plus vue depuis presque 3 ans (a Pekin deja!), je dois voir Helene demain pour percer le mystere de sa vie pekinoise et de son etonnante faible productivite emailistique, et je dois aussi dejeuner avec Li Yang et Wang yu, les deux ex-barmans du BlaBlaBar. Et je compte aussi passer dire quelques bonjours a Lao Qi, qui a sans doute construit son 7eme ou 8eme bar!
... tu perds ton sang froid!!
Faites-moi confiance (eh eh eh), la temperature monte assez vite en chine. Je ne parle pas forcement du fait qu'il fait abominablement chaud dans l'internet cafe d'ou j'ecris ces lignes, une immense salle avec quelque chose comme 300 ordis et presque autant de jeunes en sueur se frittant a Counter-strike (terroristes vs. anti-terroristes). Mais plutot du fait que sans que je ne vois rien venir, le type a cote de moi a commence a s'echarper avec un autre mec, qui lui demandait pourquoi il l'avait insulte. Ils en sont assez vite (je dirais, 4 a 5 secondes) venu a vouloir se taper dessus, 10 autres personnes intervenant soit pour les en empecher soit pour en rajouter en arrachant les cheveux de mon voisin. J'ai failli au passage me prendre un coup de pied dans la figure, alors que je tentais de rester flegmatiquement assis a ma place. Aaahh, la Chine, il s'y passe toujours plein de choses etonnantes ("ka-chak" - bruit d'un cliche). Meme si le petit quelque chose qui flotte dans l'air et qui me rejouit tant n'est sans doute pas le pied de mon voisin.