Check, Baby Check, Baby Check, Baby...

Check, Baby Check, Baby Check, Baby...

J'ai complètement oublié de qui est cette chanson, si quelqu'un peut éclairer ma lanterne, il sera sans foi béni. Vous comprendrez plus loin, le pourquoi de ceci...

Nous en étions resté à un dimanche Xidanais, le paradis du néo-consumérisme à la chinoise, pardon, du "you zhongguo tese de shehui zhuyi", à savoir du "socialisme ayant la spécificité chinoise" (mais l'expression perd sa saveur après traduction, désolé). Mes camarades coréennes étaient en mission spéciale pour dégotter un cadeau pour leur copine Shoko (attention! à ne pas confondre avec mon amie Shoko tokyoïte... aïe aïe aïe, mes pauvres), qui fêtait son anniversaire le mercredi suivant. Elles cherchaient non pas des vêtements, mais une "keai de dongxi", bref "un objet mignon", ou "kawaii", le mot japonais incarnant la quintessence du concept. Je suis allé ensuite chez Antoine et Dragan. Attention à nouveau, il ne s'agit pas de mon grand ami Antoine, rencontré certes à Pékin mais rentré depuis longtemps à Paris. Ils se connaissent, par ailleurs. Bref, j'ai passé la soirée avec ces deux messieurs, Niko, et des amies chinoises à eux, notamment à déguster des "yangrou chuanr" (brochettes d'agneau, un régal).

Lundi, comme prévu, j'ai préparé mon exposé pour Kusatsu, décidant finalement de changer le sujet (1 heure pour introduire la théorie des probabilités ET son application aux équations aux dérivées partielles à un public cnsé passer un tranquille week-end à la montagne: mauvaise idée. J'ai donc décidé de parler de l'équation de Boltzmann. Ceci dit au passage, et pour mémoire -de DEA? hummm pardon passons-, même si je doute que cela intéresse la majorité des personnes lisant cette page). C'est en fait la décision du sujet qui m'aura pris le plus de temps...

Mardi, grandes retrouvailles avec le Liama et mes ex-collègues, au complet pour le symposium international sur la modélisation de la croissance des plantes organisé par le labo. J'ai pu re-discuter avec le staff français comme au bon vieux temps, c'était bien sympa. Fin de soirée à Uotaro, pour changer...

Mercredi, j'ai craqué, je suis retourné au Wudaokou Fuzhuang Shichang, mais cette fois-ci épaulé par une présence féminine apte à me conseiller dans mes achats (Vince sait comme moi combien il est important d'avoir une demoiselle avec soi quand on fait du shopping vestimentaire. Y a pas à dire, elles sont très fortes.). Hyo Kyung avait donc accepter de me chaperonner, et ses talents de marchandeuse (elle vous abat un prix à 200 kuais de distance) m'auront été d'un grand secours.

Mercredi soir, j'avais décidé après mûre réflexion (peur de l'échec, doute, recul devant la décision... symptomatique) et du coup un peu de retard d'organiser une soirée chez moi. Les SMS et la fidélité de mes amis étudiants faisant le reste, une bonne petite troupe mobilisée la veille seulement répondait présente. Dîner en petit comité avec Hélène, qui étudie cette année à Pékin (et nous promet depuis 1 mois et demi et son arrivée là-bas que, elle nous jure, elle va nous raconter son séjour. Sur Pékin, le soleil jaunoit et la route goudronnoit, âne mon pétrolane...), Risa, Naoki (que j'avais connu lors de mon premier séjour à Pékin, était ensuite parti chez les Mormons à Salt Lake City, avant de revenir à Pékin; on s'était perdu de vue, mais Reiko -mon ex-petite amie, étudiant maintenant à Yokohama- lui a dit que je passais à Pékin. Il s'est avéré qu'il habitait à environ 10 mêtres de chez moi, au numéro 2... c'est fou), et fidèle entre les fidèles, Masato. Puis rtour à la maison pour le début de soirée, avec certes une forte sur-représentation japonaise. C'était raisonnable en début de soirée, avec les ex-serveurs chinois du Bla-bla Wang Yu et Li Yang, mon ami hollandais Demi, Hélène, mon flatmate Oliver et sa copine chinoise Wang Dan, Xiao Jing passée brièvement, Op'pa le guitariste de Nao-mayunese et mon ex-flatmate Soo Hyun. Pour le reste, 100% japonais (Kousuke a bien essayé de tromper son monde avec sa natinalité coréenne, mais on ne me la fait pas...): pour mémoire, Masato, Nabekin-doraemon, Kaoru-kakkoiotoko (gosse-bo), Kousuke, Tetsu, Mayu, Risa, Aya et Mayumi venue avec Q-chan, Sayuri, Hayato (désormais batteur pro dans le groupe "shouren"="maigre homme"!)... Après défections successives, on se retrouva finalement entre hommes, et, oserais-je dire, entre Japonais... Mais l'ambiance était toujours là!

Jeudi, après mûre réflexion, j'ai recraqué: je suis retourné au Wudaokou fuzhuang shichang pour compléter ma collection de jeans... je me suis dit que la différence de prix avec le Japon était tlle qu'il était absurde de ne pas faire le plein de vêtements... du coup, j'ai 3 nouveaux jeans, 2 pantalon en velours cotelé, un survèt', une veste en jeans, une autre en toile, et... 3 paires de chaussures (foot, running, et la réplique de mes mythiques puma rouges, en version trop petites qui font mal mais pour ce prix...)! En sortant, je croisais Hu Bing et sa copine Sha Sa, qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau! Etonnante sensation... Apres avoir discute 5 minutes, je me suis rappelé qu'on était tous les deux invités au dîner de départ de Tetsu une heure plus tard...

Avant le dîner, je suis aller faire un tour chez Masato pour tenter de poursuivre l'écriture de notre chef d'oeuvre musical (...). Ca a un peu avancé. Mais c'est tout. Dîner chinois/kaoya, puis direction un bar de Wu dao kou qui m'était inconnu, "Lush", où ma chère grande soeur coréenne, Da Eun, celle que j'appelle "grand frère" (voir mon séjour en Chine...) et qui est aussi la petite soeur de Lawrence, devait nous retrouver. Première surprise, un ami anglais de Tetsu avec qui nous avions mangé me parle de sa copine, une certaine Miki, enfin j'étais pas sûr d'avoir bien entendu. Arrivé au bar, je tombe sur ... Nicky! Une des ex-piliers du Bla-bla, que beaucoup d'entre vous connaissent... Bref. C'était en fait sa copine! Passée la surprise, je tombe sur le patron du bar... : Jade! L'ex-roommate de Lawrence, avec qui j'étais parti en Mongolie Intérieure en Octobre 2001 (rappelez-vous: "if I say "Jump!", everybody jumps out of the car!" c'était lui!). Que faisait-il là? Et bien c'est le patron, tout simplement... Pffiouuuuuuu... Dure soirée, mes aïeux! Da Eun avait toujours autant la pêche qu'il y a un an et demi, et après défection des membres masculins de l'assistance, je me retrouvais entouré de six charmantes jeunes filles! Da Eun donna néanmoins le signal du départ vers 23h30: l'ascenseur de son immeuble s'arrête à minuit, et elle habite au 14ème étage...

Vendredi, dernier jour à Pékin... et pour profiter une dernière fois des délices culinaires offerts par la capitale chinoise, je dégustais de la viande grillée dans un resto coréen avec Hyo Kyung et sa roommate Stacy, avant de parfaire mes préparatifs pour le grand départ l'après-midi. Je me dirigeais ensuite vers le Yujing Dasha, l'hotel où habitnt Masato, Kousuke, Hayato, Nabekin, Kaoru, ... bref, les 3/4 des jeunes japonais de la mouvance groupes de punk/rock d'étudiants étrangers. Kousuke, spécialiste d'informatique et doté de 600 Go de disque dur (!), m'a gravé des DVD avec leurs concerts filmés et montés! C'était en quelque sorte en remerciement du même travail fait par mon papa en mars dernier. l m'a aussi filé quelques trucs pour sa copine habitant Yokohama, nous en reparlerons.

Dernière soirée à Uotaro avec tout le monde au grand complet, hélas dispatchés dans pas mal de pièces, mais ce fut l'occasion de rencontrer beaucoup de monde, avec promesse de se voir en janvier/février à Tokyo, période de vacances en Chine. On a finalement fait semblant d'aller se coucher vers 5h du matin, mon départ étant fixé à 6h45. Masato, Kousuke, Nabekin et Takuma étaient présents pour me dire au revoir: ils n'avaient pas dormi, cafr à peine couchés un incendie s'était déclaré dans leur hotel!! Evacuation, pompiers, fumée partout, atmosphère irrespirable... le tout évidemment filmé avec leur appareil photo numérique!

Check-in et première réjouissance, comme promis dans le titre: contrôle de mon bagage-soute, celui qui contenanit justement tous les dvds chinois et coréens que je ramenais avec moi... le monsieur a gentilment taté tout ça, avant de me laisser repartir. File d'attente monstrueuse pour passer la douane chinoise, j'arrivais donc longtemps après le début de l'embarquement, seul à l'entrée du couloir menant à l'appareil. Victime tentante j'imagine, et hop! j'étais bon pour un deuxième contrôle, de mes bagages à main cette fois-ci: comme à l'aller à Tokyo, allumage du portable pour voir s'il ne s'agit pas d'une bombe, contrôle de ma trousse de toilette, etc... j'étais aux anges, vous voudrez bien le croire.

Arrivée à l'aéroport de Tokyo, récupération de mon bagage-soute, et... bien sûr, petit contrôle de routine d'un de mes bagages, celui qui ne contenait que des vêtements. Le (très gentil) monsieur me demandait néanmoins si je rapportais des "o miyage" (souvenirs). Je lui répondait candidement que je rapportais les cadeaux qu'un ami m'avait confié pour sa petite amie. Il me laissait partir. Je ne sais pas s'il s'agit juste d'un hasard, mais je me serai fait contrôler à 4 reprises sur mon aller-retour Japon-Chine, alors que cela ne m'était jamais arrivé jusqu'alors...

Il me restait encore à rallier mon internat, avec ma tonne de bagages. Et sous la pluie. Une vraie joie. A peine installé, je repartais dimanche matin pour Kusatsu, les montagnes, les thermes, les couleurs de l'automne... Le séminaire fut très sympa, l'occasion de faire connaissance avec d'autres étudiants de la fac, et de découvrir les plaisirs des bains à 45 degrés. Un poil chaud. J'ai trempé ma jambe dans le bassin à 45.5, et l'ai ressortie immédiatement. 46 était hors d'atteinte. Le bain exterieur fut de loin le plus agréable, d'autant que la température de l'air était ... revigorante. Conduit par Miyamoto-san et Mitsushima-san, j'ai pu admirer les eaux bleues turquoises du lac se trouvant au somment du Shiranesan, le lac dont les eaux ont la plus forte concentration de soufre au monde. Vous pouvez admirer le résultat flou. Mon téléphone portable s'obstinait en effet à prendre des photos flous depuis que je l'avais gardé dans ma main en plein Po-Go lors du concert du Soo-Hyun Band 2 semaines auparavant. Je l'ai enmené chez Docomo après avoir effacé les photos pouvant indiquer qu'il avait subi un traitement digne du petit livre rouge ("agiter avant emploi", comme dit Simon Leys). Le monsieur chargé d'examiner la bête m'ayant demandé ce qui n'allait pas, pris l'objet, replaça le bouton "focus" de la position "ultra gros plan" à "normal", et tout rentra dans l'ordre. J'eu un peu honte. Il alla chercher immédiatement la version anglaise du manuel de mon téléphone. J'eu encore un peu plus honte, mais fut toutefois ravi de pouvoir découvrir toutes les merveilles dont mon fier destrier était capable. Le plus étonnant est que j'avais déjà eu le même problème il y a un mois et que je l'avais résolu tout seul. Bizarrement, durant 2 semaines je n'ai pas pensé que le problème viendrait de ce bouton, persuadé que j'étais que le concert avait été fatal...

Depuis mon retour à Tokyo pour une période non-encore déterminée, il a fallu que je rédige un projet de thèse avant de pouvoir enfin souffler un peu de mes 3 semaines d'agitation. J'ai enfin pu voir Naomi, arrivée le 2 à Tokyo, et nous avons fait une virée "Donkey Hotel" (don don don, donnnnnn-key...), le magasin qui vend tout et n'importe quoi 24/24. Elle m'a offert un couteau en céramique comme cadeau d'arrivée. Je la remerciais le lendemain en retournant au Donkey Hotel pour décrocher du plafond l'oreiller Hello Kitty sur lequel elle avait craqué la veille. Enfin, c'est une employée du magasin qui s'en est chargé, ayant au préalable empilé deux caisses et grimpant sur l'édifice branlant au péril de sa vie. Notre attention avait été attirée sur ces Hello Kitty pendus au plafond par deux Japonaises au style inimitable (lunettes fumées, mini-jupe, mini-bottes si mon souvenir est bon) qui était restée un bon moment en-dessous et en avait acheté de deux couleurs différentes... ils sont si choux...

Vendredi 24, overbooking. Premier cours de japonais le matin à Hongo (1 heure de trajet), où je me rendais guidé par Naomi. J'avoue que j'avais un peu peur juste avant le début du cours de regretter ma témérité d'avoir choisit d'emblée le niveau 4. Mais mon experience ne m'ayant pas trompé, il vaut toujours mieux visé un peu haut quand on apprend une langue, car finalement c'est un peu ce que tout le monde fait, du coup le niveau n'est pas si élévé. En plus, d'après Naomi les élèves chinois vont en général directement dans ces cours, ça va me donner l'occasion de me faire quelques amis! Elle ne s'était pas trompé, ma voisine était Chinoise, et je retrouvais Lin Xiaotao, qui était à Kusatsu et est aussi au département de maths. Bref, c'est assez dur mais ça devrait aller après un temps d'adaptation.

La journée se poursuivait avec un retour à la fac pour voir si j'avais des nouvelles de France concernant mon projet de thèse, puis direction le Tokyo Institute of Technology, pour un cours de maths... qui exceptionnellement n'avait pas lieu pour cause de fête de la fac... 600 yens de métro pour récupérer le polycopié, donc. retour à Komaba, avant de me diriger vers Shinjuku où j'avais rdv avec Shoko et sa copine Takako, qui allaient au concert de Linkin Park (no comment). Shoko est au passage la première personne de mon entourage à Tokyo connaissant Brahman, le groupe que j'ai rencontré à Pékin. Puis retour du côté de Shibuya pour dîner avec Mariko et son amie Yukié. On a parlé presque qu'en japonais, Mariko me traduisant de temps en temps en chinois! Ce qui confirme mon impression: quand vous apprenez une langue à l'étranger, après quelques mois, quittez le pays pour 2 ou 3 semaines, et hop! en revenant, vous parlez beaucoup mieux! C'est ce qui s'était produit après mon retour d'un mois en France au milieu de mon année en Chine. Je ne pense évidemment pas qu'un miracle se produise, mais je vois deux explications. Tout d'abord, facile, le phénomène de décantation: ce qu'on a appris et entendu se met en place tranquillement. Mais surtout, à mon avis, le fait d'avoir quitté le pays crée une rupture avec les amis/collègues et aussi avec la propre relation que l'on a avec la langue étrangère. Du coup, on parle plus librement dans la langue étrangère, on passe à cette langue même avec ceux avec qui ont utilisait l'anglais/le chinois/le français/que sais-je. Les mauvaises langues diront qu'on perd aussi ses repères et qu'on s'imagine progresser alors qu'il n'en est rien... Laissons les dire.

Pour terminer cette très longue page, voici quelque clichés pris à Pékin, certains sont un peu flous, comme vous le savez maintenant...


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