Je me suis completement fait avoir. Une pub dans le train, anodine. Forcement j'etais alleche. C'etait tentant. Beaucoup aurait craque, j'en suis sur. Mais jusqu'a en arriver la. Je suis complement dedans, c'est fini. Quand on devient accro... Et c'est en vente libre au Japon! Partout, vous le trouvez dans tous les Konbini, il suffit de savoir chercher. Et depuis que Shinya (encore lui! sera-t-il donc mon éternelle âme damnée?) m'a appris où trouver, je ne peux plus resister. Je consomme donc du Wulongcha chaud (c'est du thé). La bouteille est là, dans la vitrine, toute chaude, prete a la vente a tout moment du jour et de la nuit. Très fort. Les distributeurs automatiques qui se trouvent à tous les coins de rue (au sens propre) proposent maintenant (est-ce l'hiver ou n'avais-je simplement pas remarqué la chose?) toutes sortes de boissons chaudes (café décliné sous tous les grains, thés dont vous n'avez jamais entendu parlé...). Car il fait froid. Oh, pas tant que ca, hein, autour de 8 ou 10 degres. Mais pour consoler tout le monde, le temps est au beau fixe, l'air est pure, les oisaux chantent (hélas: ils me réveillent tous les matins, un toucan d'enfer!). Et vous allez donc avoir le droit a MA version des "36 vues du Mt Fuji". Car tous les jours le plaisir est renouvelé, avec des couleurs incroyables! Voyez un peu: le 16 à 16h48, et hier après-midi, à quelques minutes d'intervalle, 16h54,16h55 et 17h07. C'est-y pas beau? Vous aurez meme note la presence d'un astre a identifier sur la dernière photo (Vénus? pour les acharnés, la direction est sud-ouest, et Tokyo est dans l'hémisphère nord -je précise, au cas où. Ceux qui répondront gagneront un email dédicacé).
De quoi ont été faites ces trois dernières semaines? Reprenons au début. Le mois de décembre a commencé par un concert de Jet Kelly a Shibuya le 3. Cette fois-ci ce n'était pas un "one man live", donc les membres du groupe ont un peu trainé dans la salle, et nous avons donc eu l'occasion de discuter un peu. Si je suis sur Tokyo début janvier, nous irons peut-être manger ensemble après leur concert du 9! Leur concert était bien sympa, ils sont très naturels, disent 2 ou 3 blagues avant chaque chanson... ce qui est apparemment de mise au Japon.
Le vendredi suivant, j'avais convié deux amis de mon cercle de musique, Junji et Hide (que l'on surnomme Hige pour sa barbe qui pousse très vite... amusant n'est-ce pas?), de sacrés numéros, pour un dîner avec Mariko, Shôko et Mihoko. Ils ont été impayables, manifestement habitués à mettre l'ambiance dans ce genre de soirée. Vous me permettrez de noter que j'ai découvert dans le resto en question qu'une marque très répandue de sanitaires au Japon n'était autre que... CeFiON. Cela ne s'invente pas.
La semaine suivante, j'ai eu le plaisir de faire la connaissance d'Henri Berestycki, mathématicien à l'EHESS. Il était de passage à Tokyo pour une semaine, invité par mon prof de Todai Matano-sensei. Nous avons allié de délicieuses découvertes culinaires (un conseil d'ami: faites la queue 20 minutes pour manger au resto de Sushi de la gare de Shibuya, au-dessus de la ligne Inokashira, vous ne le regretterez pas!) à des conversations qui m'ont beaucoup appris. J'ai aussi enfin eu l'occasion de revoir Nanako et son petit copain Tacchan, vraiment rigolos. Il est toujours prévu que je fasse du "futo saru" (foot en salle...) avec lui sur les toits de la station de Shibuya!
Mais ce mois-ci, un mois en avance, j'ai pris de bonnes résolutions. En particulier celle de me remettre au volley! Les quelques matchs de la coupe du monde que j'ai vus a la TV m'ont motivé, et j'avais fait la connaissance lors du Komaba-sai d'un cercle de volley. Je tiens bon, et je suis déjà allé à trois entrainements. Hélas, les calories perdues sont amplement compensées par le repas qui ne manque pas de suivre ceux-ci. Et pour mon premier "after", j'ai eu droit à la totale: décembre est la saison des "bô nen kai", ou "fête pour oublier l'année". Et vu l'alcool qui défile, je veux bien croire que certaines personnes l'oublient au moins momentanément. Ce premier after était donc la "bônenkai" du "barepa" (pour "volley part (of the sports lover association)", et comme il s'agit du plus gros cercle de volley de la fac, nous étions 70 dans une grande salle d'un resto (vous pouvez ici admirer un quart de la salle, soit une moitié de la partie masculine), avec une ambiance du tonnerre: succession de sketchs improvisés, se terminant le plus souvent par des injonctions à la consommation d'alcool lancées envers une pauvre victime trop heureuse. J'ai du comprendre moins de 10% de ce qui se disait, ça allait beaucoup trop vite, et de plus ils ont un répertoire d'une variété proprement (oui, enfin au début tout au moins) étonnante. Tout ceci restant très bon enfant. Je partirai jeudi soir prochain avec une trentaine d'entre eux pour un week-end de snowboard près de Nagano ("ici, à Nagano, il neige..." souvenez-vous), à Nôzawa exactement. En espérant qu'il neige, jsutement.
Le vendredi 12 et le samedi 13 furent marqués par des ambiances assez différentes. Concert de Brahman tout d'abord, au milieu d'une série de groupes de punk/hard-core plutôt violents et pas franchement mélodieux à mon goût. J'étais invité par Toshiro, le chanteur du groupe. J'ai pu me rendre compte à quel point ils étaient connus dans le milieu underground à la clameur qui a salué l'apparition de leur nom sur les écrans. Une grosse vingtaine de minutes de concert seulement, mais débordant d'énergie, Toshiro se jetant au-dessus de la foule et continuant de chanter porté par les fans, la classe... Je lui ai refilé comme prévu le DVD de leur concert de Pékin que Kousuke m'avait confié. Samedi soir, en revanche, "kuripa" ("christmas party", bien sûr) chez les Minoda, avec les amis du bureau, Naomi qui est maintenant language partner de la belle-soeur de Minoda (allez, un petit effort de concentration), et bien sûr la charmante Haru-chan qui appréciait particulièrement les vols dans son vaisseau spatial à propulsion danoise (Rolf, aussi étudiant dans mon bureau).
La semaine suivante avait lieu mon dernier cours de japonais à Hongo avant la trève, et il s'agissait d'un examen. Je crois ne pas m'en être trop mal sorti, mais ce n'était objectivement pas très difficile. J'ai par contre toujours cours à Komaba, et il y avait la semaine dernière un repas où tous les étudiants étrangers étaient invités. C'était très sympa, j'ai pu rencontrer des étudiants chinois que j'espère revoir bientôt. Je suis ensuite retourné à mon cercle de volley où avait lieu exceptionnellement une confrontation tri-sportite, entre la "basupa", la "badopa" et la "barepa" ("basket part", "badmington part" et "volley part"...). 6 équipes, et la mienne a fini à égalité... à la dernière place. Mais je m'étais absenté un long moment. Nous aurions peut-être été les seuls derniers... Nous sommes ensuite retourné entre hommes (à une exception près sur 20 personnes) au resto de la "bônenkai", et les gros buveurs (dont, je précise au cas où, je ne fais pas partie...) ont besoin de se raccrocher à des choses sur lesquelles on peut s'appuyer, comme le téléphone portable par exemple.
Jeudi dernier avait lieu la dernière répet' avant le Kurikon, l'occasion pour Ogura-san, notre batteur, de faire poum-poum-tchii avec une batte de base-ball en plastique et un marteau qui fait pouèt'.
Juste pour vous donner une idée, voici à quoi ressemble une rue près de la fac. Vous constaterez qu'enterrer les cables n'est pas une priorité au Japon. Et ma foi, ça a son charme. Vous noterez aussi qu'il fait BEAU!
Avant-hier samedi était donc le jour tant attendu du Kurikon! Un évènement en fait intra-POMP, à savoir que seuls les groupes de POMP jouaient, et seuls (ou presque) les membres des groupes de POMP écoutaient. Mon groupe, les "Chocolate Buddha" (notre bassiste Isshin a piqué le nom a un groupe thailandais...), jouait à 13h, devant une assistance fournie. 2 reprises de Eels, Song 2 de Blur, un titre de Jet Kelly en japonais et une chanson de Nuno Bettencourt ou j'ai réussi à partir à la tierce a cappella (un peu la honte, mais je me suis rattrapé à la moitié... enfin tout de même, la prochaine fois je prendrai un repère, voilà ce que c'est de ne pas avoir l'oreille absolue). Et apparemment ça a plu. Je n'ai pas pris de photo, et pour cause... J'avais déjà assez à penser avec ma pédale son clair/distortion!
Mais ne soyez pas déçu, car j'ai mieux que des photos des chocolate buddha! Certains groupes ont donné dans le déguisement, voici donc une charmante Bunny, dont le déguisement allait aussi très bien à notre batteur Ogura-san; le Père-Noël et un rêne jouant du ska, et encore une fois Ogura-san masqué dans un groupe complètement fou, le jeune homme à gauche faisant des effets de voix et des pitreries hallucinantes en se retenant de rire avec le plus grand mal. Enfin, un remake d'"Ombres et Brouillards" sur le mur de droite. Les couleurs me rappellent la pochette d'Amnesiac, de Radiohead; suis-je vraiment le seul??
Le kurikon faisait figure de marathon de la musique, avec 20 groupes se succédant de 10h30 à 20h30... Et les garçons dans le vent décidèrent de continuer la soirée de leur côté (de gauche à droite: Oohata, Takayama, Ogura, Takaoka et Yamashita). Les personnes que vous venez de voir devraient à partir du mois de janvier être mes partenaires dans un groupe que nous formerons avec Megumi-san, chanteuse de son état, et où nous nous spécialiserons dans les duos (je suis la voix masculine)! Je devrais aussi jouer des "street live" avec les 3 personnes les plus au fond et à droite sur la photo. J'ai appris grâce à eux quelques mots fort utiles dans le monde actuel: "me ado", ou "meru ado", au choix. Il s'agit bien sûr de "meeru adoresu" = "(e)mail adress". J'ai aussi appris que je serai désormais "ban masu": "bando masuta-" = "band master", le responsable du groupe, quoi! Ils sont très forts, ces jeunes Japonais. Ils ont en quelque sorte la chance de ne pas avoir d'alphabet, et donc pas de rebutants sigles! A la place, des abbréviations à n'en plus finir...
Hier soir, je suis retourné dans ma famille d'accueil du mois d'août, les Sugimoto, pour une superbe "christmas party", avec saumon, dinde aux marrons, champagne ("Veuve Cliquot", ma première fois), chous à la crème, et tout plein d'amis à eux très intéressants. Ils m'ont finalement hébergé une fois de plus... allez, qu'ils soient bénis! C'est Noël après tout.
J'en profite donc pour vous souhaitez à tous un Joyeux Noël, et une Bonne Année au cas où je n'ai pas l'occasion de réécrire d'ici là. Meri- Kurisumasu!