Ca y est, je l'attendais de pieds fermes (histoire de rester stable, évidemment), et bien il paraît que j'ai été servi mon premier "earthquake" tokyoïtes, et mon premier tremeblement de terre tout court d'ailleurs. La semaine a donc été mouvementée (5.5 sur l'échelle de Richter hier samedi à 12h55, un tremblement de terre assez fort par rapport à ceux de d'habitude sur Tokyo. Sur l'éhcelle japonaise, 4 sur 7, le bon vieux "jishin" (= "di zhen" en chinois, séisme chez nous/vous) mensuel ne dépassant pas 3). Pour preuve, ils en ont même parlé à la radio française, m'ont dit mes parents. Rassurz-vous, je suis en un seul morceau, sans bosse. J'étais au téléphone avec une amie qui bosse dans une galerie d'art moderne, et elle essayait en me parlant de soutenir les installations de sa galerie! Ca surprend un peu, les meubles se mettent à trembler (je ne crois pas que mon mobilier respecte les normes anti-séismes...), et puis ça s'arrète. Vu qu'il fait un temps que l'on pourra qualifier de "pourrave" en ce moment, au début on se demande si c'est pas un violent coup de vent, le doute s'estompant assez vite. Mais assez parlé de ceci (7 blessés dans un temple à Tokyo tout de même).
La semaine a été mouvementée, et pas seulement à cause du séisme. Tout d'abord, je me suis fait interroger par la police à mon domicile, le visage à moitié recouvert de mousse à raser: à environ 50m de chez moi habite en effet un haut responsable du ministère des affaires étrangères japonais; or, mercredi, il y a 10 jours, une explosion d'origine criminelle est survenue chez lui. Depuis, une voiture de flic se trouve en permanence devant chez lui. Personnellement, je n'ai rien entendu, je ne sais pas où j'étais, et je n'ai vu aucune personne louche. Ce que je suis fier d'avoir réussi à expliquer au gentil policier venu sonner chez moi, un peu stressé et surpris quand un étranger lui a ouvert la porte. Il m'a montré sa plaque, comme dans les séries. Il a bien fait, car je me méfie maintenant des types qui sonnent à la porte: la semaine dernière, un mec avait essayé de m'expliquer que je devais payer la redevance TV pour NHK. Je lui ai dit que la chambre n'était pas à moi, que je ne restais qu'un moi. Il ne s'est pas démonté et m'a montré un petit prospectus en anglais indiquant que pour 2 mois c'était 3000 yens. Il m'a aussi dit que c'était ma proprio qui lui avait dit de venir me trouver. Mais bon, je ne me suis pas laissé embobiner, il est reparti sans rien, et je n'en ai plus entendu parlé. A croire que ce n'était donc pas obligatoire...
Le temps a donc viré au mauvais, et il pleut "sévère" depuis hier, avec une chute des températures en-dessous des 25 degrés!! Scandale! Remboursez! Et mes 30 degrés garantis?? En fait, un gentil Typhon frappe en ce moment Tokyo, "frappe" étant un bien grand mot. Disons qu'il titille, qu'il taquine, qu'il asticote Tokyo. En fait, l a un peu dévié sa course, et devrait effleurer Tokyo cette nuit. De la pluie en continue, un brin de vent, mais la tempète n'est pas encore là. Ici, les typhons ne s'appellent pas "Adélaïde", "Gertrude" ou "Isabel", mais plus simplement "numéro 15" (pour celui-ci), signe qu'il y en a un sacré paquet tous les étés.
Finie la météo. Petit retour sur les évenements de cette semaine. Je vous avais laissé dimanche après-midi, après avoir sagement repoussé mon rendez-vous avec Yuko (mon amie d'Osaka) anciennement prévu à 14h: la nuit de samedi à Kabukicho demandait un peu de repos... Alors que j'attendais son coup de fil en début de soirée, ma proprio est passée chez moi, m'expliquant qu'une étudiante chinoise de Waseda dinait alors chez elle, et elle me conviait à prendre le dessert avec eux. J'ai donc fait la connaissance de Wu Dan, qui étudie l'économie à Waseda, et qui vient de Pékin. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu le bon viel accent de Pékin, que de souvenirs! Pour ponctuer la soirée, le mari de ma proprio nous a gratifié de quelques tours de magie, assez marrants (surtout étant donné que j'étais bien placé pour voir les trucs...). Yuko m'a finalement appelé suffisamment tard pour que je n'ai pas à m'excuser auprès de ma proprio.
Lundi, direction Asakusa avec Yuko. Sur le chemin, un petit festival, ou o matsuri, à Shibuya, ce qui vous donne une nouvelle occasion d'admirer ce magnifique endroit (le "Tipness" sur le building au fond est en fait un écran géantqui diffuse toutes sortes de pubs...). Visite de la porte du tonerre ("kaminari mon"), du temple d'Asakusa (qui par la magie du japonais ne se lit pas "asakusa tera" mais "sensou ji", ce sont pourtant les mêmes caractères...) dégustation de Monjayaki: c'est l'équivalent tokyoïte de l'Okonomiyaki d'Osaka: un mélange d'oeuf, de chou et de tout ce que vous voulez d'autre -prix en fonction- que vous faites cuire sur une plaque chauffante, vous-même (sauf si vous êtes étranger, le patron pouvant alors se charger de vous le faire cuire...). Personnellement, je préfère l'okonomiyaki, un de mes plats préférés au passage. La façon de cuire est différente, pour les puristes. Puis passage au-dessus de la célèbre rivière "Sumida" pour admirer le siège de la marque de bière "Asahi", designé par P. Starck... mais qu'est-ce? On m'a parlé d'un ingrédient utilisé pour la bière... d'une flamme, aussi. Direction Ginza, ensuite, pour nous diriger vers le Tokyo International Forum, un batiment très impressionnant, et étonnament peu fréquenté en soirée. Ca vaut pourtant le détour, on se croirait vraiment dans un vaisseau spatial: je vous conseille cette vue-ci, et cette vue-là. Pour ceux qui veulent une VIDEO (!!), essayez ceci, patientez un petit peu, c'est censé être lisible avec Quick Time, mais je n'arrive pas à avoir le son (le format est mpeg-4 video). Si quelqu'un a un indice... Dans le quartier alentour, nous avons bizarrement croisé en nombre non négligeable de vaches en sculpture, dans des endroits parfois étranges, au détour d'une rue, dans l'entrée d'un building... Mais que ce passe-t-il en ce moment avec les vaches? Elles ressemblaient fortement à des grandeurs natures de celles que l'on peut trouver dans les boutiques de design en Europe... si quelqu'un a un indice...
Yuko devait ensuite prendre son bus pour Osaka, à la gare de Tokyo. Mais pas n'importe quel bus, le "women dream bus". Le concept fera sans doute plus rêver ces messieurs: un bus réservé aux dames, histoire que celles-ci passent un voyage tranquille sans se faire embêter par leur voisin. Il faut voir la photo de la pub: uniquement de jolies créatures, entre 25 et 30 ans, dont la moitié est en train de se remaquiller. Personnellement, j'ai vu les filles qui montaient à bord, pour la plupart c'était de la publicité mensongère (je veux évidemment dire qu'elles étaient déjà maquillées). L'une d'elle a dit bonjour à Yuko, très surprise. Etonnant, le "women dream bus"...
Yuko m'a donné un bouquin dans lequel ils évoquent le phénomène de raccourcissement des mots en japonais. C'est valable pour les noms d'origine japonaise: "ho ko u sha ten koku", le paradis des piétons (une grande avenue rendu aux piétons les week-ends et jours fériés), devient par exemple "ho ko u ten". Mais c'est tout de suite beaucoup lpus drôle avec les noms d'origine étrangère! Quelques exmples: "personal computer" devient "pa so ko n", "sexual harassment" devient "seku hara", "Brad Pitt" (???) devient "Bu ra Pi" (prononcer "Boulapi")... Et les jeunes japonais ayant une créativité hors du commun, de nouveaux mots apparaissent: après "ha fu" ("half": les métis), voici "New Hafu" ce n'était pas dans le bouquin...). Que cela signifie-t-il donc? Et bien "travesti"... Le penchant féminin du "salary man" est ici appelé "o eeru"="O.L.", pour "Office Lady"! Un autre terme typiquement japonais: "o gaaru"="O girl", le "O" étant le caractère "sale". Ce sont donc des filles sales: les lycéennes qui restent à trainer à Shibuya tout le temps, ne rentrent pas chez elles et trouvent hyper cool ne ne jamais se laver. Elles sont hyper bronzées, ultra-maquillées, avec en particulier une sorte de dermophile indien qui leur sert d'eyeliner, et se déplacent en groupes... flippant.
Après avoir dit au revoir à Yuko, de retour à Shibuya je tombais sur
une foule en délire, chantant
à tue-tête et brandissant des
mini-battes de base-ball à l'effigie
des... Hanshin Tigers, bien sûr, leur "magic number" ayant atteint ce
soir-là zéro! Ils sont donc champions de leur conférence, et vont
affronter l'autre champion (celui de la "pacific league", si vous voulez
tout savoir) dans peu de temps (octobre??). A Osaka, c'était la folie
furieuse, des centaines de personnes ont plongé dans le "dotombori", un
cours d'eau infâme qui traverse la ville, et vous avez pu admirer la pub
"Glico" portant le maillot de l'équipe.
Mais la journée ne s'arrêtait pas là: sur le chemin du retour, je
levais les yeux dans une inspiration subite pour découvrir un immeuble de
karaoké où l'on peut voir les gens de l'exterieur! L'un des étages était
particulièrement animé...
Ce week-end de 3 jours marquait le bouquet final de mes (pseudo-)vacances: je me suis mis au boulot, correction de mon mémoire de DEA, et jeudi rencontre avec mes deux profs japonais. Je suis donc allé à la Yokohama National University, qui comme son nom l'indique se trouve à Yokohama, donc pas à Tokyo. Mais le trajet en "limited express" depuis Shibuya neprend que 25 minutes jusqu'à la gare de Yokohama, puis 25 minutes de bus et vous y êtes! Campus désert pour cause de vacances, mis à part l'équipe de base-ball qui s'entraine. Et comme son nom l'indique aussi, cette fac est "national", donc publique. Ironiquement, toutes les facs japonais vont être privatisées en avril prochain... Vont-ils changer de nom? Pas sûr, la plus grande fac du pays, "nippon daigaku" (University of Japan) est déjà privée... Mon premier prof m'a en tout cas filé quelques articles à lire, et nous devons nous voir environ tous les mois. Direction le "Tokyo Institute of technology" ensuite, pour rencontrer mon deuxième prof, qui a une pèche d'enfer! Il m'a invité à assister à un cours tous les vendredis, et à venir un peu en avance pour qu'on puisse discuter. J'ai même droit à un bureau dans la salle des étudiants, et il m'a ensuite invité au resto avec l'un de ses élèves!
Week-end à travailler, pas de sortie vendredi soir (économies, économies... si je veux aller à Pékin en octobre, il faut bien ça... ok, en fait je n'avais personne avec qui sortir...), un resto vietnamien sympa avec Mariko hier soir (à "Shimokita", the place to be). Et des nouvelles pubs! Je n'ai pour l'instant réussi à localiser que les pubs "Meiji", la grande marque de produits laitiers (et autres?). Je vous conseille dans les 4 premières pubs les deux du bas... Mais j'ai aussi découvert une pub pour une boisson ("torumi"??), où une armée de pinces à linge s'apprète à pincer une jeune femme, mais renonce au dernier moment, voyant qu'elle boit du "torumi": la peau est sans doute trop ferme...
Avant de se dire au revoir, je mets en ligne une petite vidéo (prise le 03 septembre) qui prouve que je ne mentais pas en ce qui concerne ce fameux orage tokyoïte du début du mois... Sur ce, bonne semaine à tout le monde...