Superflu...

Superflu...

Facile, mais efficace. "Il ne s'est pas beaucoup fatigué", mais "si, justement, plus que tu ne crois!". Car quoi que vous pensiez de ce titre, il me coûte pas mal de temps, passé à ne rien faire dans mon lit. J'ai en effet attrapé dimanche (avant-hier, le 15) ce qui semble être une grippe. "Semble", car le médecin de la fac que j'ai vu hier n'a même pas pris le soin de regarder ma gorge (qui me fait plutôt très bobo) pour m'annoncer la sentence antibiotique (il m'a tout de même demandé au préalable si j'étais prêt à payer le prix fort pour les médocs, les antibios antigrippaux n'étant pas donnés; 125FF au final pour 3 jours de traitement, reste à voir si je peux me faire rembourser des miettes). En tout cas, quand on est malade et loin de sa maman (et qu'on vit seul...), le Japon est une bonne terre d'asile: la conjonction des phénomènes "konbini" (convenience store) et "cup ramen" (nouilles instantanées), ou autres soupes instantanées et plats réchauffés, vous permettant de survivre sans déployer trop d'efforts. Qu'ils soient ici remerciés.

Je profite donc du fait d'être cloué au lit (1ère étape de mon programme "Marchons sur l'eau"... ok, ça va, on peut bien se prendre pour Jésus de temps en temps, mais si!!), pour enfin vous faire part de quelques reflexions en rapport plus ou moins direct avec mon séjour au Japon. Mes pages web se font de plus en plus espacées, et donc de plus en plus longues, à lire comme à écrire, ce qui ne fait qu'entretenir le cercle vicieux. J'ai néanmoins pris le soin de noter sur un bout de papier ce qui me passait par la tête de temps à autres, et d'essayer de tenir à jour mon agenda (la version papier comme celui de mon téléphone portable :) ).

J'irai revoir ma Normandie

Vous le savez déjà, j'ai prévu de rentrer au pays à la fin de ce mois pour deux petites semaines, pour voir ma famille (et avoir une idée de ce à quoi ma soeur peut ressembler, enceinte de 6 mois!), mes amis (appel du pied), et des professeurs afin de me renseigner sur la formation du Corps des Télécoms (auquel je compte me présenter en juin, attendez-vous donc à me revoir passer en France à ce moment-là) et sur les recherches qu'on peut y mener. Du coup je suis pas mal occupé des derniers temps à lire des articles sur des sujets en rapport avec la linguistique et la robotique (!), et ca me plaît beaucoup! Au rayon "raison plus futile", je commence à oublier le goût du Nutella, un vrai drame. D'une façon générale, il s'agit aussi d'"humer l'air du pays" autrement que par le truchement des journaux de France 2, qui eux ne me donnent pas forcément envie de rentrer (je précise que je n'essaie même pas de regarder ceux de TF1, restons sérieux!). Le 26 janvier dernier, je suis donc allé réserver mes billets d'avion avec mon pote Mongol Otogo, qui lui va passer un mois à Paris pour assister à des cours de l'IHP (Institut Henri Poincaré: des cours de maths de haut niveau, sur un domaine très précis changeant tous les semestres). Nous avons finalement dédaigné l'offre Aéroflot, trop peu chere pour être vraiment honnète (60.000 yens l'aller-retour: 3.000FF!!!!), et nous sommes rabattus sur l'offre "Compagnie indéterminée, mais sans escale" à 72.000 yens (3.6000 FF, ça reste hallucinnant, non?). Nous étions allé au préalable retirer un peu d'argent (enfin, façon de parler, 25.000 yens = 1250FF en liquide, je ne me balade pas tous les jours avec ça sur moi à Paris! Ici... oui, j'ai presque tout le temps 1.500FF sur moi, vu qu'on ne risque -presque- rien) au distributeur automatique, au cas où on nous demanderait de payer un accompte. Nous avions heureusement quelques jours pour le payer, car, figurez-vous que j'avais tout simplement laissé l'argent dans le distributeur!! Bah oui, on papotait, je faisais bien attention à reprendre mon livret et ma carte, et un accident bête est si vite arrivé. Mais je n'ai pas trop stressé, on est au Japon après tout. Nous sommes donc retourné à la banque, avons décroché le téléphone qui se trouve à côté de chaque distributeur, et Otogo a expliqu la situation au monsieur. Oui, effectivement, on leur avait dit que 25.000yens avaient été oubliés, pas de problème, on les remettrait sur mon compte le lendemain!!!!!!! Ce qui fut fait. Là, tout de même, j'ai été calmé... La rigueur m'oblige à préciser que depuis, mon pote Hayato, de retour au Japon pour les vacances depuis Pékin, a oublié un sac avec des DVDs et un appareil photo dans les toilettes de Tower Records, qu'il n'a pas retrouvé...

Enfin, la "Compagnie indéterminée" s'est hier transformée en "All Nippon Airways", plutôt pas mal a priori! Il fait bon voyager depuis le Japon! Tout dépend néanmoins de la période que vous choisissez: autour du 1er mai, vous paierez le double ou le triple du prix, car il s'agit de la "golden week" ou tout le monde est en congé et souhaite voyager! En février et mars, les compagnies font des prix pour s'attirer les faveurs des... étudiants!! Car ce sont les vacances de printemps, et ceux qui viennent d'être diplomés de l'université et commenceront en avril leur vie d'employé en entreprise, sans quasiment plus avoir la possibilité de prendre de longues vacances, ceux-là souhaitent faire un beau voyage, partir, loin si possible! Ca s'appelle "sotsugyô ryokô" (voyage de l'obtention du diplôme, de fin d'études?? c'est fou, je n'arrive pas à trouver de mot qui corresponde en français... il n'y en a peut-être pas, puisque le système universitaire français est si différent des autres: pas vraiment de fin de cycle, chaque année universitaire a un nom différent... en anglais "graduation", en chinois "biye"...), et la soeur de Minako, Nanako, est par exemple partie en Angleterre et en France il y a 5 ou 6 jours (avec Aéroflot, d'ailleurs...). Une véritable

Institution,

comme tant d'autres phénomènes ici. Je commence à me dire qu'en fait le Japon est un pays dans lequel des règles, des rites s'instaurent naturellement autour des tendances, des habitudes, des modes. Pensez à la manière dont on fête le nouvel an, la rapidité étourdissante à laquelle se propagent les nouveaux mots (qu'est-ce qui donne plus la sensation de partager une même culture, de mêmes références que l'emploi de nouveaux mots, surtout chez les jeunes?), le "hanami" (se retrouver pour aller voir les cerisiers en fleur au mois d'avril), les "hanabi" (feux d'artifices) avec leurs magazines spécialisés annonçant et décrivant tous les évènements de la région, les "nomikai" (au premier rang desquelles les "bounenkai" et "shinnenkai", soirées de fin et début d'année), ces soirées où l'on se retrouve pour boire tous ensemble au sein d'un club, d'un cercle, d'un bureau, avec pour ceux qui ont 20 ans environ la dimension supplémentaire du "call" ou "appel" qui consiste à chanter tous ensemble sur des airs biens précis pour inciter quelqu'un à vider son verre... Je pourrais multiplier les exemples. Mais je m'arrète sur ce dernier car il me permet d'évoquer rapidement la soirée des 1ères années de la "Sport Lovers Association", dont mon cercle de volley est une partie (la volley-pa...rt, mais je vous l'ai déjà dit). Celle-ci s'est déroulée le vendredi 30 janvier, et avait pour but que tout ce monde se rencontre avant le séjour au ski de la fin février, auquel je ne pourrai finalement pas participer (le retour était la veille de mon départ pour Paris). Il s'agissait donc de renforcer la cohésion entre les différentes parties (volley, badmington, basket, foot, tennis...). J'avais réussi le matin à reproduire tant bien que mal la coiffure que vous avez pu voir sur les photos (j'étais en fait passé récupérer un échantillon de mes cheveux le mercredi précédent, et la coiffeuse m'avait gentilment re-expliqué comment faire: voici ce que ça donnait, avec une vue sur la moitié de mon téléphone pour tous ceux qui se demandent à quoi il peut bien ressembler. Entraînement de 2h le jeudi, puis exploit en 45 minutes le vendredi matin, avant une audition dans une agence de modèles... oui, bon ça va, hein, on peut trouver pire comme petit boulot!), ce qui m'a valu des compliments enthousiastes, ça fait toujours plaisir. Mais l'attraction était ailleurs, avec un match de "sawaazuke" entre les responsables de sections. Pour comprendre la subtilité de mon jeu de mots japonais, il faut savoir que le "ochazuke" est un plat que l'on mange généralement en fin de repas, qui n'est autre que du riz (et des bouts d'algues, et autres condiments) sur lequel on verse du thé (ocha). Ici, on versait donc du "sawaa", à savoir un mélange de "shôchû" (alcool japonais) et de jus de fruit. Autrement dit, un truc immonde. Leur mission était de manger ça le plus vite possible sous les cris de la foule, sachant que les pauvres garçons avaient jusque là été les plus sollicités dans la consommation d'alcool. L'équivalent féminin fut de manger sans les mains un gâteau au chocolat... A part ça, l'ambiance était tout de même bon enfant, et je restais de mon côté sagement à discuter, l'absorption d'alcool en grande quantité (et en temps limité encore moins) n'étant pas ma tasse de thé, avec ou sans riz d'ailleurs.

La semaine suivante

débutait (presque) avec, le mardi 3, les 30 ans de ma soeur Pénélope, future maman (cf. plus haut)! J'ai de mon côté diné avec Morita-san, un ami de la famille Sugimoto que j'avais rencontré à leur "Christmas party", qui m'a fait goûté de succulents plats! Il avait convié son "kouhai" (jeune collègue) Kawamura-san, très sympa lui aussi. Le lendemain mercredi, j'avais rendez-vous avec le directeur du labo de recherche de France Télécom à Tokyo, avec qui j'ai discuté pendant une heure et demi, la conversation se faisant pendant quelques minutes en japonais! C'est assez étonnant de parler en japonais avec un Français en tête à tête! J'ai ensuite déjeuné avec Sonomi, une amie de Pékin qui était de passage à Tokyo, dans une cafétéria assez "concept" de Shinjuku, très bonne ma foi pour le prix. Retour à la fac ensuite avant la soirée "Ghibli" chez mon ex-propriétaire Kitamura-san, en compagnie d'une bonne partie de la troupe de mon bureau de thésards et de leur famille: Rolf, Tadokoro, Otogo et moi venions en célibataires, tandis Minoda-san et madame venaient avec Haru-chan et une voisine et sa fille de 2 ans elle-aussi, et Kitsura-san et sa femme venaient compléter ce charmant tableau. Nous étions donc convié par Mme Kitamura à regarder sur grand écran (elle a un rétro-projecteur relié à un lecteur de DVD, avec système de son spatial surround home cinema dolby mais peut-être pas THX ne poussons pas) le magnifique dessin animé de Miyazaki Hayao, "Le voyage de Chihiro", plus connu ici sous le nom de "sen to chihiro no kamikakushi", accompagné par un succulent repas (spaghetti avec une sauce divine entre autres). Le premier film a tellement plu que nous avons enchainé sur "Le château dans le ciel, Laputa" ("tenkû no shiro, rapyuta") sorti l'an dernier en France (en 1986 au Japon...). Cela constituait une bonne préparation pour ma visite vendredi en compagnie de mon amie d'Osaka, Yûko, du musée Ghibli, où vous pourrez trouver des "makkuro kurozuke" (le nom de la bestiole en question, qui apparaît dans "Mon vosin Totoro") enfermés derrière un hublot (allez comprendre) et un robot de "Laputa" figé sur le toit. Il était hélas interdit de prendre des photos à l'intérieur, vous ne verrez donc pas l'énorme peluche "neko basu" ("chat-bus", de "Totoro") dans laquelle les enfants (seulement, au désespoir de nombreux visiteurs...) peuvent rentrer et jouer en s'envoyant des makkurokurozuke à la figure. Il y a aussi une bibliothèque de livres sur les thèmes liés aux films des studios Ghibli, et j'ai été heureux d'y trouver la version japonaise des "Royaumes du Nord", excellente trilogie de Philipp Pulmann qui a eu le malheur de sortir en même temps qu'Harry Potter. Ma maman me l'avait conseillé, et j'ai beaucoup aimé; je ne peux que vous en recommander à mon tour la lecture! Il y avait aussi un objet formidable, magique: le concept est célèbre (et j'en ai oublié le nom), mettre des images ou des figurines dont la forme ne diffère que très légèrement en cercle, faire tourner le tout et éclairer avec une lumière stroboscopique à la bonne fréquence pour donner l'illusion de mouvement, en quelque sorte l'ancètre du dessin animé. Ici, il s'agit de figurines de "Totoro", la petite Mei sautant à la corde, le "chat-bus" galoppant à toute allure, Totoro sautant et remuant les moustaches de plaisir sous son parapluie sur lequel la pluie tombe... Les réactions des visiteurs sont en conséquence!

Amitiés et sucreries

J'ai revu la semaine dernière quelques amis connus dans des endroits fort différents. Hayato et Kaoru, tout d'abord, qui sont étudiants à Yuyan Xueyuan, à Pékin, avec qui j'ai dîné lundi soir. Hayato rentrant le lendemain en Chine, il est parti tôt, et vous n'aurez donc pas le plaisir de voir sa photo. Dommage, car il est promis à un grand avenir de batteur: tout le monde dit que son jeu est *parfait*, presque trop même. Il s'est en tout cas fait embauché dans un groupe de rock chinois, "Thin Man" (ou "shouren") qui a déjà participé 2 fois au Fuji Rock Festival (au Japon, donc!), et est devenu très bon pote avec les membres de Brahman (deux groupes que j'ai vu en concert à Pékin en Octobre dernier, souvenez-vous!). Nous avons donc papoté jusqu'au dernier train avec Kaoru, célibataire mesdemoiselles! Le lendemain j'ai revu mon ami Taichi, qui a étudié deux ans à Paris et avec qui je participai (très modestement en ce qui me concerne) au groupe de traduction japonaise de l'ENS. Nous avons pas mal discuté de la France et du Japon, du Français et des Japonais et de leurs façons de s'appréhender. Mardi soir nous (quelques membres de mon bureau) étions invités chez les Minoda pour commencer à célèbrer le départ d'Otogo (6 ans au Japon!!), et il semble que Haru-chan m'ait enfin accepté dans son cercle d'amis, même si elle a sombré dans le mutisme quand je l'ai mise sur mes genous... Mercredi je retrouvais Mayumi qui venait d'Hiroshima (en commençant par rater son avion) pour assister à nouveau à une grande réunion de sa boite ainsi qu'à un training, alors qu'elle doit la quitter le mois prochain!! Vendredi avait lieu mon dernier cours de Japonais avant l'examen d'hier... auquel je n'ai finalement pas pris part, pour la raison que vous savez. Samedi 14, c'était la Saint-Valentin, et il y a évidemment une tradition spécifique au Japon! C'est bien sûr la fête de l'amour, mais ce jour-là ce sont les demoiselles qui offrent des chocolats aux messieurs (pour la réciproque c'est le 14 mars!)!! Si vous vous faites offrir des chocolats, comme ça a été mon cas, ne vous emballez pas trop vite! Il peut s'agir, le plus souvent, de "giri" (devoir, obligation)!! Dans les entreprises (comme dans mon bureau!), les demoiselles offrent des petits paquets (2, 3 ou 4 chocolats...) à chacun de leurs collègues masculins! Tout dépend donc de la taille du paquet... Le mien, même s'il ne m'a pas été offert dans le cadre du boulot, était bien de petite taille, damn it! Mon ex-proprio Mme Kitamura m'a offert un énorme gâteau que jamais je n'arriverai à finir seul, Minoda-san, lui, m'a gentilment offert (je n'ai pas trop compris pourquoi, mais ça m'a fait plaisir) une craquante bento-box, dont voici le contenu... Toujours ce même jour, le vent soufflait très fort, comme vous le démontre mon amie Nana (à ne pas confondre avec Nanako, la soeur de Minako, qui de toute façon est en Europe en ce moment, comme vous le savez). Au point de vous faire dévier de votre chemin, impressionnant! De là à penser que c'est comme ça que je suis tombé malade... ça a dû aider. En tout cas, on croise tout de même des scènes amusantes.

Transition

Je me suis comme d'habitude étalé plus que de raison sur ma vie (ou, devrais-je préciser, sur ce qui est censé pouvoir éventuellement vous intéresser, je passe donc sous silence mes séances de lectures d'articles scientifiques et autres apprentissages de vocabulaire!). Je passe ici à diverses choses qui m'ont frappé, amusé, choqué, surpris, interpelé, troublé, inquiété ces derniers temps... ou tout simplement qui pourront peut-être vous amuser ou vous permettre une meilleure compréhension de ce qui se passe au Japon.

Commençons en douceur et avec un peu de verdure. Sauf erreur de ma part, il semble que dans certains cas, au contraire des Français, les Japonais désignent les arbres par le nom de leurs feuilles. Je m'explique: là où nous parlerions de "la feuille de tel type d'arbre", les Japonais auront un nom particulier pour ce type de feuille, et l'arbre dont elle provient sera lui "l'arbre de tel type de feuille". Exemple: "momiji" désignent les feuilles d'érable, qui deviennent rouges à l'automne; l'érable, lui, est "momijinoki", le dernier caractère désignant un arbre. Idem pour le Gingko. Certes, pour les arbres fruitiers ça ne marche pas trop, car en Français on dit bien cerisier, poirier, pommier, etc... ce qui revient à peu près au même. Mais bon, ça m'avait tout de même étonné comme différence de conception. Et il semble que le Japonais moyen soit capable de vous dessiner une feuille de Gingko comme ça, sur le pouce (enfin, dans l'instant, je ne parle pas de la prouesse de miniaturisme)! Personnellement, la feuille de chêne...

Où l'on reparle de la Télé japonaise

Je progresse dans la compréhension de ce qui se raconte sur le petit écran, et cela me plait donc de plus en plus, et j'ai ainsi tendance à passer pas mal de temps devant ma télé le soir (quand je suis chez moi). Et après tout, c'est sans doute une bonne manière d'appréhender la société japonaise (au moins une certaine partie), en tout cas certainement une très bonne manière de bosser son japonais sans trop s'ennuyer!

Et je commencerai donc par vous parler de mon téléphone portable. Hein! Comment ça?! Il se fout de nous?! Non, pas du tout, un peu de patience. J'ai découvert récemment (grâce à deux membres de la partie tennis de mon assoc' de sport) l'étendue des fonctionnalités de l'émetteur-récepteur infrarouge de mon téléphone. Je croyais naïvement qu'il était là pour échanger des numéros de téléphone et des adresses emails, comme sur les vulgaires téléphones que l'on pouvait acheter il y a déjà 3 ans en Chine ou en Europe. J'avais bien vu sur le manuel qu'on pouvait lire des codes-barres avec, mais je me demandais bien à quoi ça pouvait servir. Bref, on m'a demandé d'envoyer une photo que je venais de prendre, et je m'apprètais à le faire par email, quand on m'a dit "mais non, malheureux!, ça sera de bien meilleur qualité et gratuit par infrarouge!". Ce qui était vrai. On peut en fait transmettre à peu près n'importe quoi par ce moyen! Quel rapport avec la télé? J'y arrive. Je me suis finalement décidé à tester une modalité dont parlait mon manuel: la "remokon"... ("remote controller", télécommande quoi!). Celle de ma télé donnant parfois des signes de faiblesse, je me suis lancé dans l'aventure. Hélas, les réglages pour ma télé Sanyo ne semblaient pas effectués. J'ai fini par trouver l'option "paramétrer", qui me proposait tout simplement de télécharger les réglages de ma TV!!! Ce qui fut fait en moins de 30 secondes, et cela marcha immédiatement. Je peux bien sûr changer l'aspect des boutons, leur nom, fonctionnalité, etc... Et ça marche à 3 mètres de distance!! Avec mon téléphone portable!! Non, mais attendez, c'est fou, non?

Au cas où vous ne le sauriez pas encore, les Japonais sont dingues de nouveauté. Ils adorent les moindres nouveaux produits, gadgets, ce qui est à la pointe, bref, vous avez compris. Et bien tout ceci est évidemment entretenu par ... la pub!! Il fallait peut-être s'y attendre. Bien sûr, vous pouvez voir tout un tas de pubs (très bonnes souvent, drôles, estéthiques, rythmées... attention, je n'ai pas dit que j'étais "pour" ou "contre" la pub, ce n'est pas l'objet du débat -d'ailleurs il n'y a pas de débat, je suis tout seul dans ma chambre, là) sur des produits hallucinnants (notamment des produits pour se laver ... les yeux! et oui, des sortes de petites poches en plastique remplies de liquide désinfectant -sans doute pas du Canard WC- avec un embout que vous pressez pour faire ventouse, et dans la pub ça fait un bruit très rigolo, genre "pouick-pouick". Plusieurs marques se sont lancées là-dedans). Mais je voudrais surtout parler ici de la manière d'insister sur le fait que ce sont de nouveaux produits. Il existe tout un vocabulaire destiné à attirer l'oeil et l'oreille du consommateur sur ces nouveaux produits, qu'il s'agisse d'un gadget ou d'un pseudo-médicament à 300yens, ou de la nouvelle Nissan (qui fait un matraquage publicitaire insensé en ce moment: c'est simple, c'est presque la seule marque de voiture que l'on voit!). J'ai notamment relevé "shintôjô" (nouvelle entrée en scène), "debyu-" (début, comme en anglais les "debut album" des nouveaux groupes), "tanjô" (naissance), ou encore "hatsubai" (mise en vente) et "shin hatsubai" (nouvelle mise en vente). Existe-t-il quelque chose de comparable en France à part le (peu original?) "Nouveau!"? Et ces mots terminent en général la pub, du genre "Nissan XB12, tanjô!" histoire de bien insister. Dans le même genre d'idée (si l'on veut), il est aussi important de vanter l'originalité du produit. Ainsi, la nouvelle Toyota Avensis, pour ne pas la citer, conçue en Europe, est irrémédiablement présentée comme "Toyota, From Europe" (j'ai oublié la formulation japonaise, qui insiste sur le fait que c'est une voiture japonaise, mais née en Europe). Enfin, il faut noter l'importance de l'"opération spéciale", de la "campagne de promotion". Certes, nous en avons aussi notre lot, même si pour moi le mot d'"opération spéciale" à toujours recouvert quelque chose de vulgaire, un produit au rabais, 2 kilos de patates pour le prix d'1, et une cuisse de poulet en cadeau. Toujours est-il qu'au Japon c'est l'avalanche de "kyampe-n" ("campagne"), tout simplement, la pub se terminant souvent par "kyanpe-n jishshi chû" ("campagne en cours d'exécution", égrené sur un air enjoué).

Entre les pages de pubs, il se passe tout de même des choses sur cette télé nipponne! Je commence à avoir à peu près en tête les horaires des émissions potentiellement intéressantes, mais il m'arrive parfois de tomber par hasard de tomber sur des émissions assez folles. Dimanche soir, bien décidé à ne pas me coucher trop tôt (i.e. pas avant 21h) après mon lever à 12h (tant bien que mal) et mes 5 heures de sieste comateuse dans l'après-midi, histoire d'éviter de me retourner dans mon lit dés 3h du mat', avec mauvais rêves cycliques, maux de gorge, sueurs froides (échec complet: c'est exactement ce qui m'est arrivé), je comptais sur la télé pour maintenir vaguement éveillé. Elle a bravement relevé le défi, m'amenant jusqu'à 21h30 et la fin d'une émission pas-sion-nante sur les nouilles japonaises d'origine chinoise (en chinois, les "lamian"), les "râmen" (que j'ai évoquées plus haut dans leur version instantanée). Ils expliquaient pourquoi les "râmen", c'est bon. Et dans quelles conditions c'est bon. Il y a plusieurs règles à respecter. Ils commencent tout d'abord par aller visiter un resto devant lequel les clients font tous les jours la queue pendant 30 minutes. Ils proposent à un client de squizzer la queue et de manger tout de suite. Il accepte avec gène, et ressort en se disant qu'elles n'étaient pas aussi bonnes que d'habitude... Car, Mesdames, Messieurs!, l'attente augmente le taux de "gustine" (une molécule que je n'ai pas réussi à déterminé qui indique votre degré d'"avoir faim", en gros)!! Le pic étant a priori atteint au bout de 30 minutes... Mais attendez, avec 30 min de queue, plus 5 min de préparation des nouilles, on tombe à 35 minutes et c'est beaucoup moins bon!! Oui, mais c'est sans compter sur le rôle important du bruit et de l'odeur du magasin sur votre "gustine", ma chère! Ils font des tests sur des clients volontaires, les faisant manger avec des casques de chantiers sur les oreilles!! Autre élément important, le caractère manifestement huileux de la soupe dans laquelle ces braves nouilles baignent. Même quantité calorifique qu'avec une autre cuisson pour laquelle l'huile n'apparaît pas à la surface, mais bien meilleur!! Les pates s'en imprègnent, et elle renforce le goût! Ah, si c'est pas beau, la science... La forme des pates est aussi importante, par exemple prenez la même soupe et mettez-y des "udon" ou des "soba" (deux autres célèbres types de pates faites respectivement avec de la farine de blé -comme les râmen- et de la farine de sarrasin), rien à voir! Beaucoup moins de goût, et tous ça à cause de la structure de la pâte, la "ramen" ayant des cavités emprisonnant facilement les molécules donnant le goût issues des autres ingrédients (qu'est que je n'en arrive pas à raconter, tout de même...). Ils parlaient encore de tout plein d'autres paramètres fondamentaux, comme la forme évasée du bol, totalement différente de celle du bol d'"udon" aux bords verticaux. Une croute se forme rapidement dans le cas de ce dernier, la soupe restant fluide dans le bol traditionnel. Enfin, et c'est sans doute ce qui distingue le consommateur nippon du vulgaire touriste, le "slurpage" est la technique miracle!! Cela surprend toujours au début, mais les Japonais aspirent littéralement leurs nouilles, en faisant le plus de bruit possible. On montre ainsi d'une part qu'on apprécie le met en question, mais cela permet aussi comme nous le montre l'émission avec force animations (pas en 3D, mais on se représente bien la chose tout de même...) de dégager les molécules du goût au passage au passage dans la gorge... Du coup, si vous rétrecissez la taille des pâtes (autre élément important, bien sûr testé par l'émission!!!), rien n'est plus pareil, l'harmonie est brisée, le monde s'écroule, l'alchimie n'opère plus... 350 ans d'histoire et d'évolution technique, ce n'est pas rien!!

Autre émission sur laquelle je suis tombée il y a deux semaines par hasard (ce devait être un vendredi soir, vers 23h), et qui m'a vraiment fait hallucinné, et réflechir a posteriori sur pas mal d'autres choses que j'avais vues précédemment à la télé nipponne: "binbô batoru", à savoir "binbô battle", ce qui ne signifie hélas pas "bataille de jeunes filles aux mensurations généreuses" (ça m'aurait moins choqué, on a bien des combats de boue à Fort Boyard...), mais, ceux qui lisent les caractères l'auront peut-être deviné, "Bataille de Pauvres"!!!!!!!!! Heureusement, j'étais assis. Certes, tout se passe dans l'humour et la bonne humeur, le public rigole, mais là c'est plus que limite! Des habitués des plateaux sont là pour défendre leur "poulain", un "pauvre" qu'ils sont allés interviewer chez lui (ils ne prennent pas de sans-abris, peut-être un futur concept d'émission? on ne sait jamais...). On entre donc avec le caméraman chez "le pauvre", avec en surimpression sur l'écran son salaire et la manière dont il le dépense. Ca donne des trucs du genre "90.000yens (4.500FF), dont 50.000yens (2.500FF) de loyer (on voit ensuite le plan du mini-appart'), 10.000yens (500FF) de nourriture, 10.000yens de téléphone, chauffage, eau, etc...". Je précise d'emblée que les mecs qui font les interview ne sont pas des journalistes, mais des comiques, et qu'ils ne montrent absolument aucune compassion pour les "pauvres" qu'ils interviewent. Je précise aussi que tout de même les "pauvres" qui participent à l'émission sont volontaires, et se portent d'eux-même candidats en contactant l'émission... mais bon. Que ne ferait-on pas pour gagner un peu de sous, quitte à se ridiculiser, quand on est dans de telles situations? Jouer là-dessus n'est pas très glorieux de la part des chaines de TV. Entre autres, un métis irano-japonais qu'ils interviewaient leur montrait comment il se douchait dans une mini salle-de-bain sur son balcon, évidemment frigorifiée, le comique l'interviewant l'arrosant d'eau glacée et l'enfermant ensuite à l'extèrieur!! Un autre type faisait assez mal au coeur: il était surnommé "shôwa binbô", le "pauvre de l'époque Shôwa" (où Hiro-Hito était empereur, 1926-1989, nous sommes actuellement à la seixième année de l'ère "heisei") car il était fan incondionnel de cette époque, en gros fan des chanteurs des années 70, des acteurs de Kabuki, collectionnant les journaux de l'époque, ayant une coupe de cheveux pour le moins... démodée, et le tout à... 24 ans, ou à peu près. Il avait manifestement quelques problèmes, écrivant tout ce qui lui arrivait sous des codes indéchiffrables dans des tas de carnets, et ayant surtout un (très) fort penchant pour l'alcool! Et bien figurez-vous que le comique chargé de l'interviewer lui a amené une bonne bouteille de saké, et qu'il s'est amusé à voir l'autre se saoûler à vue d'oeil... Affligeant. Je me suis donc mis à repenser à d'aures émissions japonaises, et surtout au fait que souvent elles sont cruelles ("hidoi"). L'exemple le plus évident et dont j'ai déjà parlé est "London Hearts", où l'on piège son petit ami ou se moque du peu d'intérêt que suscite le physique de quelqu'un, ou encore on joue avec les sentiments d'un autre. C'est "drôle", certes, et même si on se dit qu'il faut vraiment être cinglé pour aller se mettre dans les pattes d'une telle émission, après tout, les couples qui s'y risquent ne sont pas vraiment dans la même situation que les pauvres de l'émission précédente. J'aurais du mal à imaginer une telle émission ("bataille de pauvres"), sur une chaîne française... suis-je naïf? Est-ce pour bientôt? De même que je n'imagine pas qu'une émission de variété française puisse faire gagner de l'argent à quelqu'un d'autre qu'à un parfait inconnu (histoire qu'on s'y identifie), j'ose espérer que la société française, même si elle ne fait pas toujours grand chose dans le sens du "social", n'irait pas de manière si évidente dans le sens exactement opposé.

Happy Monday

Je vous ai parlé d'émissions rencontrées au hasard, mais à vrai dire j'ai plutôt tendance à cibler ce que je regarde, et de manière assez étonnante le 1000 se concentre autour du lundi et de Fuji TV, dans une succession de "bonnes" émissions. Tout commence à 21h, avec un "drama", "puraido" (pride). L'histoire d'une équipe de Hockeyers, les Blue Scorpions, et notamment de son capitaine, interprété par celui qui est considéré comme le plus "beau gosse" de l'archipel, "kimutaku", si populaire que son nom "kimura takuya" est abrégé... Il faut dire qu'il est vraiment beau gosse, et rajoutez à cela qu'il est marié et papa (il a 27 ans environ), et vous faites fondre la totalité de la gente féminine nipponne. Bref, c'est très sympa, et Naomi est elle aussi fan, du coup on le regarde souvent ensemble et elle m'explique ce qui se passe quand je rate un truc, ce qui n'est pas rare. "kimutaku" est l'un des 5 membres d'un des groupes les plus populaires du Japon, "SMAP", qui a sa propre émission... juste après "pride". Depuis 5 ans, ils jouent les cuistots dans "Bistro SMAP", où ils cuisinent 2 contre 2 pendant que le 5ème discute avec les invités qui déclarent finalement une équipe vainqueur. Et ça a vraiment l'air mor-tel, ce qu'ils font. Suivent des sketchs, chanson... 23h, et "ainori" commence: le tour du monde en mini-bus (le "love-wagon"... c'est tout dire), avec 3 filles et 4 garçons, qui sont remplacés à chaque fois qu'ils déclarent leur flamme à un autre membre ou qu'ils acceptent de repartir au Japon avec celui qui la leur a déclaré. La musique du générique ("Stargeyzer", le nouveau Spitz) joue beaucoup dans mon intérêt pour l'émission, un titre vraiment bon. Mais c'est très mignon, à des années-lumière de Loft Story... Hier, le pauvre Hash-shi est rentré seul au Japon, Miki ayant refusé de repartir avec lui, un dur moment pour beaucoup de monde, le brave Hash-shi s'étant attiré une large sympathie. Enfin, changement pour TV Asahi et l'émission "Uchimura Produce", dont je vous ai parlé après le nouvel an, avec des comiques en grande forme inventive. Mais je ne vous ai que trop saoûlé sur des émissions que vous ne pouvez pas voir...

J-Pop

Cela fait longtemps que je veux vous parler de J-Pop, la pop japonaise. J'ai bien l'impression que l'engouement pour celle-ci est bien plus fort que son équivalent français. Les artistes sont ultra-nombreux, extrèmement populaires, et vendent des millions de CDs, sans que vous ne connaissiez ne seait-ce que leur nom, vous petits français!! B'z, Hamasaki Ayumi, Southern All Stars, SMAP, Utada Hikaru, Hitomi, Do As Infinity, Mr. Children, Kiroro, Cocco, L'Arc en Ciel, Dragon Ash, Spitz, Day After Tomorrow, Misia, Every Little Things, Hajime Chitose... tous ceux-là sont connus depuis des années (plus de 20 ans pour Southern A.S., qui a encore fait un méga hit cet été!), ajoutez-y tous les petits nouveaux, ca devient étourdissant. B'z est le groupe qui vendu le plus de disque des dix dernières années, 80 millions je crois... dont plus de 3 millions en 1 jour pour un de leurs singles!!! Perso, j'aime moyennement, mais bon... au contraire de quasi tous les autres groupes cités, dont je suis assez fan. Je pense sincèrement que certains d'entre eux font de la (très) bonne musique, et que ce n'est pas uniquement ma future nostalgie du Japon qui me pousse inconsciemment à les apprécier. J'avoue que je suis assez fan de groupes chinois sans doute moins défendables, mais des gens comme "Xu Wei" ont fait de bonnes chansons, même si elles sont il est vrai assez peu originales. N'est-ce pas Antoine? Comment se fait-il que seule la musique anglophone s'exporte?? Les groupes nippons sont largement aussi bons, et la barrière de la langue n'est pas une excuse suffisante (combien de français comprennent réellement les paroles des chansons anglophones, ou même combien s'y intéressent-ils seulement?? déjà que les paroles des chansons françaises sont parfois limite compréhensibles...). Tout ça est une affaire de formatage et de matraquage. On nous a habitués à la pensée que la musique anglophone est bonne, sonne bien, et nous en sommes submergés, c'est tout. La question est de savoir pourquoi des artistes nippons, avec la force financière qui est potentiellement derrière eux, n'arriveraient pas à s'imposer en occident. Utada Hikaru va bientôt lancer un album aux USA, mais il sera je crois en anglais. Commencer en japonais dans un pays non-anglophone (et dont les habitants sont donc habitués à ne rien comprendre de ce qu'on leur chante) serait peut-être plus facile...

Retour sur soi

Je crois avoir à peu près réussi à formuler précisément la mauvaise tendance qui me caractèrise depuis des années. Le syndrôme du "Prince Charmant", ou de la "princesse charmante", si vous voulez. Mais attention, cela ne se cantonne pas à la recherche de l'âme soeur. Bien sûr, cette dimension est aussi présente: je n'ai pas encore réussi à me détourner de l'idée qu'un jour, oui, "un jour ma princesse viendra". Qu'en gros, quelqu'une s'imposera d'évidence et d'autorité, tranchant totalement avec toutes les expèriences qui ont pu précéder. Là, je vous avoue que je commence à stresser. Se serait-on foutu de moi depuis le début? Et tous les romans que j'ai lus, tous les films et séries qui nous racontent des histoires merveilleuses (et pour lesquels j'ai un faible honteux, notamment dans leur version coréenne, je vous en ai déjà parlé. Mais je pourrai cité "Love, Actually", "4 mariages et un enterrement", ou les 3/4 des films avec Hugh Grant, ceci dit en passant), ne seraient-ce que mensonge et duperie? Un tel faisceau concordant, ça tourne au complot! Au-delà comme je le disais de la dimension sentimentale, ce syndrôme a pris chez moi un aspect "vocation professionnelle" des plus détestables. Je me suis pris à espérer qu'un beau jour ma vocation se découvrirait d'elle-même, qu'une passion se déclarerait soudain à moi pour, que sais-je, la vente de portefeuilles d'actions, la fabrication du pain de campagne, ou la pêche sur chalutier. En fait, je me serais bien vu rockstar, mais le ridicule de l'assertion (et son caractère tardif) en feront sans doute sourire plus d'un (et d'une, car ces demoiselles sont cruelles, parfois!). Sur ce sujet, le syndrôme "prince charmant" fait aussi son effet, car il doit bien rester au fond de moi un espoir que quelqu'un fasse un jour (sous peu, si possible) de moi un chanteur adulé. Mais arrêtons les hallucinations. En ce qui concerne le boulot, il y a tout de même des choses qui m'intéressent suffisamment pour que je tente ma chance dans leur domaine, et je me dis que je suis surtout bien chanceux de pouvoir me poser ce genre de questions en espérant y donner une réponse et agir en conséquence; je vois tellement de gens qui font des boulots qui ne les intéressent pas... mais peut-être faut-il se résigner, accepter de ne pas faire partie de ceux "qui ont une passion" (et une seule, car personnellement, tout un tas de choses diverses et disparates m'intéressent pas mal!), cherchez la demi-mesure? Je n'en suis pas encore là!
En extrapolant un peu, on doit bien pouvoir relier ça à mon difficulté à prendre une décision rapide, par exemple pour l'achat de quelque chose. Je tergiversais notamment depuis mon arrivée au Japon: dois-je opter pour le dico électronique "japonais-anglais-chinois" qui me forcerait à bosser mon chinois (j'utilise depuis mon arrivée quasi-uniquement un dico papier japonais-chinois, chinois-japonais, fort utile), ou bien pour son homologue "japonais-anglais-français", qui me permettrait enfin de traduide dans un bon français mes mots de vocabulaire??? J'ai donc repoussé mon achat jusqu'au mois de février, 6 mois!! Et bien: j'ai bien fait! Pour une fois. Car depuis décembre est apparu sur le marché un nouveau dico (Sharp, je fais de la pub) "japonais-anglais-chinois". Jusqu'ici, rien de nouveau. Sauf qu'on peut lui ajouter une carte mémoire SD (format compatible avec mon téléphone portable, mais je doute qu'une quelconque interactivité soit envisageable...), qui elle contient l'extension française!!! Là, je n'ai pas hésité, et je dois dire que ça vous change la vie, un dico élèctronique: c'est d'une rapidité hallucinnante, et vous sautez d'un mot à l'autre sans effort, bonne occasion d'enrichir votre vocabulaire!

Je vous rassure, vous êtes presque au bout de votre peine, j'en arrive au dernier point inscrit sur ma liste de choses à raconter... Je me suis aussi rendu compte (permettez-moi de continuer de parler de moi, après tout je suis un peu là pour ça, finalement) que ce qui me motivait dans la vie, c'était de progresser, vite, et de manière immédiatement visible si possible. Que ce soit dans l'apprentissage des langues (quantité de vocabulaire, passage au niveau intermédiaire puis supérieur le plus vite possible quitte à y être complètement largué...), dans la lecture des livres (compter les pages, voir où j'en suis, arriver à la fin quitte à rater des choses où à ne pas bien comprendre, le bonheur de rayer les livres de ma liste de livres de référence en littérature française en classe de 1ère, quitte à choisir pour cela de préférence les pièces de théatre!), ou même quand je regarde des films (là, c'est plus dur de savoir où on en est, à part sur ordinateur où on peut suivre le curseur...). J'ai peur que derrière tout cela se trouve la mauvaise idée que l'on est plus fort par ce que l'on a fait que par ce que l'on fait. Et aussi celle encore pire que quand on aura terminé ce livre "tout savoir sur XXX" sans jamais avoir mis en pratique ce qu'on lisait et en l'ayant parcouru à 300 à l'heure sans réflechir, on saura effectivement tout. Le fait est qu'au final j'ai bien fini par plus ou moins apprendre à parler chinois, par exemple, mais cela n'est peut-être pas la meilleur méthode. Ce qui est par ailleurs étonnant, c'est que cela semble un peu en contradiction avec le point précédent (le "prince charmant"), non? Je ne dois pas être le seul à me faire ce genre de reflexions, je suppose... C'est grave, docteur?


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