Béguin

Béguin

Les plus perspicaces d'entre vous l'auront deviné, je suis enrhumé, à Pékin, et j'aime toujours autant cette ville... Rien de bien méchant, toutefois, rassurez-vous. C'est qu'à Pékin, il n'a pas fait que beau, contrairement à mes déclarations du type "j'y vais début octobre parce que c'est la période la plus agréable pour le temps...". Aujourd'hui dimanche, le temps me donne enfin raison, avec un ciel d'un bleu sans nuage. Heureusement, vu tout ce qui nous est tombé dessus hier et avant-hier!

Je vous avais laissé sur ma faim mercredi soir il y a déjà dix jours, partant manger chez Minapapa, qui comme son nom l'indique est l'heureux père d'une toute mignonne Haru-chan, 2 ans. Tadokoro-san et moi avons eu droit à un festin de roi, avec double dose de hot-pot, et plein de petits trucs à grignoter à côté. Jeudi midi, juste avant mon départ, j'ai déjuné avec la jeune génération Yaguchi au complet, les 3 soeurs Kanako, Minako et Nanako étaient au rendez-vous! Nous sommes allé au resto-bar dans lequel le copain de Nana cuisine, fameux! Et histoire de mettre un peu de piment sur l'horaire, j'ai eu la bonne idée d'oublier ma batterie de téléphone portable chinois chez moi, et ai donc eu droit à un raid ultra rapide à moto encore une fois conduit par le petit ami de Nana. Celle-ci m'a accompagné jusqu'à Shinagawa pour être sûre que je trouverai rapidement le quai du Narita Express, étant un peu "giri giri" (un peu juste niveau temps...). Enregistrement sans problème, achat d'une bouteille de Whisky pour mes amis japonais, et, magie du téléphone portable nippon, des photos de la nouvelle coupe de cheveux que Mina venait de se faire faire venaient tromper mon ennui en attendant l'avion.

Arrivée à 21h à Pékin, ride en taxi avec un chauffeur bien cool qui me parlait de la dure condition de taximan à Pékin. Blabla pour se remettre dans l'ambiance, un peu décevant, ce n'est plus ce que c'était... Sans doute en partie à cause du fait que l'entrée de la fac est depuis le SARS réglementée, et qu'il faut montrer patte blanche et carte d'étudiant pour avoir accès au campus. Assis sur le porte-bagage d'Oliver, je n'ai pas eu de probleme, et une amie d'amie m'a depuis filé sa carte. Il vaut mieux que le garde ne regarde pas l'intérieur, car j'y suis officiellement une jeune fille coréenne... "Heureusement", en Chine on rentre plus facilement dans beaucoup d'endroits quand on a une bonne vieille tête d'Européens, les Asiatiques étant toujours un peu louches aux yeux des gardiens...

Vendredi 03, Déj avec Oli (à ne pas confondre avec un Déjeuner Oli), quelques achats au Wudaokou fuzhuang shichang, avant le grand soir: direction Hao Yun Jiuba pour un "liuxuesheng live", série de concerts des groupes d'étudiants japonais de Yuyan Xueyuan, épaulés pour l'occasion par "shou ren" (homme maigre), un groupe pro chinois dont la batterie est désormais tenue par Hayato, un étudiant de la fac, et surtout par un groupe très connu dans le milieu underground au Japon, Brahman (prononcer Brafuman en japonais)? Si j'ai bien compris, ce sont vraiment des stars au Japon. Les concerts étaient terribles, comme d'hab, avec toujours une armée de mini japonaises (1m55 maxi...) déchainées, au milieu de la fosse, se recevant des slam dunks sur la tête avec joie! Le spectacle était aussi dans la salle. C'est fou le nombre de gens que l'on peut rencontrer à Pékin, beaucoup plus qu'à Tokyo ou Paris! Après le concert, j'ai été autorisé à accompagner les groupes au bar "Piano" du Xijiao Binguan (hotel près de la fac), où l'on m'a présenté au chanteur et au batteur de Brahman, qui en apprenant que j'habitais Tokyo, juste à côté de chez eux, m'ont filé leur numérode téléphone, me proposant même de me présenter des gens pour faire de la musique! On verra ce que ça donnera...

Samedi, anniversaire de Dimitri, mon ami hollandais, avec sa copine, Tetsu et Nate,suivi d'un Karaoke (l'après-midi), puis direction houhai le soir pour faire une surprise à Lao Qi, le patron du bouddha. Je tombais bien, il inaugurait justement ce soir-là un nouveau bar (décidément, après les bouddhas 1,2 et 3...), entre Gulou et Zhonglou celui-là, dans un environnement plus calme que le désormais quasi-hystérique ammoncellement de bar de Houhai et Qianhai.

Dimanche soir, grande soirée Uotaro, dans la plus pure tradition du lieu, uniquement entouré de Japonais (une bonne vingtaine en tout!). Etant maintenant prévenus que j'apprend leur langue, ils ne repassent plus souvent au chinois... du coup, mon Japonais étant encore balbutiant, j'ai pas mal de difficultés à comprendre la teneur de leurs propos... Mais c'est un bon exercice! Masato et moi avons du partir avant la fin, car nous devions nous lever tôt pour partir avec Oliver et Wei Wei, la copine de Masato, pour une ballade de deux jours à la montagne! Rappelez-vous, "Tigre et Dragon", Zhang Zi Yi saute tout à la fin dans le vide depuis un pont entre deux montagnes. Et bien c'est là, et cela faisait deux ans que je voualis y aller! 2h30 de train jusqu'à Shijiazhuang, puis bus de la ville pour aller à la gare de bus longues distances, et 2 bus d'une heure pour arriver trop tard dans l'après-midi pour débuter la visite. On a donc trouvé une chambre (10 kuai le lit...), avec WC sur le palier, au sens propre: un saut. Visite du site le mardi matin, 4h de marche dans la montagne avec une avalanches de temples un peu trop neufs à mon goût, mais le temple sur le pont était bien là. Retour quasi-héroïque: Bus, re-bus, et re-re-bus pour rejoindre Pékin (3h30) car les trains étaient pleins. On méritait bien un kaoya (canard laqué) pour récompenser nos efforts...

Déjeuner avec Hu Bing et A Wen mercredi midi, avant d'aller visiter le chantier de l'opéra de Pékin avec Paul Andreu: à la tombée de la nuit, les immenses structures qui se détachent sur la brume éclairée des lumières de Chang An Jie sont magnifiques. L'endroit où se trouvera la scène est pour l'instant un immense trou, auquel font face les gradins encore fantomes.... saisissant. Je retrouvais ensuite Niko et Dragan accompagnés de 3 amies chinoises pour un hot pot à Sanlitun.

Jeudi, déjeuner avec Masato et le petit guitariste japonais de "Water Bug" qui joue déguisé en "doraemon" (un personnage de manga, une sorte de chat bleu qui dispose de portes magiques pour passer d'un endroit à un autre...), puis après-midi chez Masato à essayer d'écrire une chanson, sans franc succès. On a quelques trucs, mais c'est loin d'être ça... Diner "hot pot" avec toute une troupe de japonais, et le début d'une soirée hécatombe chez mes pantalons: un coup de pied malencontreux dans une grosse théière et c'est la catastrophe, celle-ci n'étant pas rempli de thé mais de la soupe bien grasse qui sert pour le hot pot... Retour au stand impératif pour laver le malade et changer la carosserie avant de me diriger vers le nouveau bar de Lao Qi habillé en bleu ciel (risqué dans une ville comme Pékin). Ca n'a pas loupé, mon pantalon étant un peu trop long, il a trainé par terre et j'ai du lavé mon deuxième fut' de la soirée... Vendredi, dîner avec Xiao Jing, la belle coréenne que j'avais rencontré en février. Et pour ne rien changer nous sommes allé à Uotaro... Et samedi soir, grande soirée japonaise, toujours au même endroit. J'avais ramené la bouteille de Whisky achetée à l'aéroport, et elle a pas mal plu: en particulier, je ne sais pas lequel de la bouteille et de Hiro-kun a le plus descendu l'autre... Ce fut une soirée bien sympa, avec l'impression d'être à la maison, connaissant du monde à plusieurs tables et discutant de-ci de-là, parfois avec des amis vieux d'une semaine seulement, mais avec l'impression d'avoir déjà passé beaucoup de temps ensemble... la magie pékinoise. Quelques courses aujourd'hui dimanche avec Xiao Jing et Stacy (sa roommate, coréenne elle aussi) à Xidan; j'ai notamment fait le plein de livres de japonais (pensez-vous, presque 150 kuais de livres, une fortune! -moins de 20 euros...).

Demain lundi, préparation de mon exposé pour le séminaire de Kusatsu en prévision, avant le début du congrès du Liama mardi. Retour samedi prochain déjà... zenme ban??


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