Gare au hoquet...

Gare au hoquet...

Je m'en rends bien compte, mes titres sont de plus en plus faibles, et je commence presque à regretter le jour où j'ai quitté les bonnes vieilles dates pour rejoindre les terres aventureuses et au combien périlleuses du titre pseudo-humoristique (facilitons le travail des futurs web-historiens qui n'auront rien de mieux à faire que de décortiquer ma page web, et situons cette métamorphose au 29 août 2001 et son désormais fameux "Back from HKSAR", qui ne m'a valu à mon grand désarroi que peu de compliments enthousiastes... il n'est pas trop tard ;) ).

Mais malgré ce laïus, ce titre résume assez bien ma semaine passée, un peu trop active (je vous avais prévenu! on ne m'écoute pas assez...) par rapport à la précédente, et qui a prouvé une nouvelle fois qu'alcool et karaoké faisaient bon ménage (à ce sujet -le ménage-, voir ci-dessous) au Japon. Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter par le menu (qui fut pourtant fameux: yakitori, salades, sushis en tout genre, ...) mes virées le plus souvent nocturne, ceux qui ont lu le 3ème voyage en Chine savent à quel point cela peut ne pas mener.

Revenons-en néanmoins à samedi dernier, histoire de garder un fil conducteur dans tout ça. J'étais tellement occupé cette semaine là que je bénissais le ciel d'avoir inventé les championnants du monde d'athlétisme, marathon y compris, prenant l'excuse de revoir les belles couleurs de Paris pour tenter de remplir mon samedi soir: navrant. Pour le dimanche, le programme était déjà plus alléchant: m'étant décidé à devenir un parfait parti (mais ne le suis-je pas déjà? humm, bref), et aussi au passage souhaitant rester propre et digne, j'avais résolu de faire ce dimanche une clean-action... double lessive, des draps aux sous-vètements (vous saurez tout), aspirateur boucle piqué, triple vaixelle (facile...), une vraie fée du logis, j'ai juste évité de tenter la figure libre "bon petit plat" pour lui préferer l'imposée "plat préparé", moins reluisant, certes. Ma foi, ça occupe pas mal tout ça, et voilà un bon dimanche, sous peu d'applaudissements, hélas.

J'ai repris lundi un rythme normal, au moins en ce qui concerne la partie "blanche" du jour: je bouquine mon manuel de japonais acheté à Pékin, qui se révèle fort utile et me révèle chaque jour un peu plus que les Chinois sont bien avantagés dans l'apprentissage du Japonais, et inversement. Il est presque possible de comprendre le japonais en le lisant quand on connait le chinois, et comme si ce n'était pas suffisant, pleins de mots se prononcent presque pareil, ce qui donne lieu à des séances de devinettes/déformation certes rarement couronnées d'un complet succès. Quelques exemples? on les trouve dans le vocabulaire un tantinet technique, du genre "densha" pour "dianche" (train), "sho-u hin" pour "shang pin" (produits), ou encore dans des mots plus courants comme "kan tan" pour "jian dan" (simple), "bunka" pour "wenhua" (culture) et "zai lyo-u" pour "cai liao" (ingrédient)... Vous ne m'avez pas l'air hyper convaincus... Néanmoins Sébastian (que je salue au passage: salut Sébastian!) m'avait prévenu de ce phénomène, et je peux enfin le vérifier tel St Thomas (que je salue aussi, et félicite ainsi que Minako pour leur mariage récemment fêté).

Ce début de semaine était aussi marqué par ma traque d'appartements sur le web, sport à la mode par ici. La fac m'avait prévenu que ce serait sans doute difficile (j'interpretais ça en language diplomatique: "vous n'avez aucune chance") d'obtenir une place à l'internat, qui présente pourtant des conditions d'hébergements imbattables: chambre individuelle à 5 minutes de marche de la fac et 15 de Shibuya, le tout pour le prix astronomico-exorbitanesque de 15.000yens le mois (750F, soit 2 fois moins que l'internat de l'ENS, un record). Pour vous donner une idée, mes techniques de recherche sur-développées (je ne plaisante pas, cela fait 5 mois que je rode autour des sites de petites annonces de "flatsharing" tokyoïtes, j'ai mes petites adresses) m'avaient permis de trouver des prix planchers à 74.000yens (3700F) pour des conditions similaires. Même en esquivant les terribles "reikin" et "shikikin" ("key money" que vous offrez gracieusement à votre proprio pour le remercier de son amabilité de bien vouloir vous faire l'honneur de louer sa chmabre à votre humble personne: en général 1 ou 2 mois de loyer! et "deposit", ce qui ne signifie pas qu'on vous le rend forcément entièrement à la fin: il faut pour cela rester assez longtemps, et ne rien casser... même tarif que le "reikin"... ), ça fait tout de même une sacrée différence sur la ligne d'arrivée. Heureusement, le Deus Ex Machina a une fois de plus sévit, et j'ai appris mardi que j'aurai finalement l'internat! Fête, champagne, cotillons, alléluias, etc... Et j'aurai donc le plaisir d'être le voisin de Cristina, une amie normalienne qui arrivera à Komaba début octobre!

Avertissement: Nous considérerons désormais que cette nouvelle était amplement suffisante pour justifier la suite de ce récit.

Petite mise en jambe mardi soir avec un sushi-bar fort sympa et très abordable que Tadokoro-san, le chef de notre bureau d'étudiants (en gros c'est lui qui accepte ou non de nouvelles personnes dans le bureau, et plus important gère le thé, le café et les tasses) vraiment hyper cool. Il va souvent à Shibuya et ce soir-là en particulier tenait à aller acheter un CD d'Alizée (vous avez bien lu).

Alors que je travaillais tranquillement mon japonais à la fac mercredi, coup de fil impromptu de Makoto, "je vais à Shibuya me faire couper les cheveux cet après-midi, on se retrouve à 18h?". Makoto habite Shizuoka, près du Mont Fuji, mais pour simplifier disons "à perpèt'". J'acceptais l'invitation, et nous retrouvions comme tout le monde à côté du chien de Shibuya: une statue en l'honneur d'un chien venant attendre son maître sortant du boulot devant la gare chaque jour, et qui continua de venir tous les soirs une fois celui-ci décédé (c'est bien ça?). Le temps commençait à sentir l'orage, et la foudre a commencé à taper alors que nous nous mettions en route vers Harajuku... Les buildings de Shibuya étant assez hauts, j'ai pu faire l'expèrience de la foudre tombant à plusieurs repriss juste au-dessus de notre tête... sympa... Voici au passage une photo prise dans une autre partie de Tokyo, récoltée sur le web. L'orage a été tellement violent que le Parlement a été endommagé... Bref, au bout de 3 minutes, on a compris que la pluie n'allait pas tarder à tomber et qu'à ce moment-là il vaudrait mieux être abrité... ce que nous constatames agréablement depuis l'entrée d'une boutique de fringues. 15 minutes passées à observer une femme ramassant des petits trucs sur un passage clouté (mais qu'était-ce???), nous repartimes gaiment vers Harajuku, l'orage sévissant toujours dans les nuages, encore plus impressionnant que ceux que j'ai pu voir à Pékin: des éclairs en continu dans le ciel, tout simplement... Nos petits éclairs à la française, à côté... goutus, certes, mais bon. J'ai ainsi pu découvrir les petites rues de boutiques de fringues de Harajuku (hyper tendances), avant de nous retrouver devant la station JR bourrée de monde: trains annulés, distributeurs de billets en panne... on a donc pris le métro pour rejoindre Shinjuku, annuler le billet de Makoto qui avait décidé de passer la nuit à Tokyo: ne pouvant pas le laisser seul comme ça, j'étais condamné à faire la fête jusqu'au premier train, bien maglré moi évidemment...
Izakaya (restaurant "traditionnel") dans Kabukicho, quartier dont le seul nom fait frémir bien des Japonais (yakuzas, petits escrots, avalanche de néons vantant des boutiques de charmes...), avec au passage une petite photo de Makoto et moi-même, puis re-Izakaya après un retour à Shibuya, et arrivée avec le dernier train d'une amie de Makoto (Yuki), probablement sa girl-friend to be. Karaoke pour tuer le temps jusqu'à leur premier train...

Rebelote vendredi soir avec Mariko et son amie Shoko (Ben, si t'avais été là... pardon, c'était trop tentant), Izakaya à Shibuya suivi d'un karaoke à Shimokitazawa, un tout petit quartier branché (que l'on appelle "shimokita" si on veut vraiment se la jouer jeun's cool...). Et samedi soir nous avons évité le tour de chant après un dîner avec Miho et son amie Yoko. Allez savoir pourquoi, je dois depuis faire face à un sommeil chronique... Au rayon activité culturelles, j'ai tout de même pris le temps samedi après-midi d'aller visiter le département d'art japonais du museum national de Tokyo (il a fallu pour cela débourser 130 yens, soit 1 euro!!! mais que ne ferait-on pas pour la culture, hein?), et notamment l'intégrale des "36 vues du Mont Fuji" de Hokusai, soit en fait 46 tableaux, allez savoir pourquoi. A première vue ça donnait ça, et à seconde vue ceci. Si si, le Mont Fuji est bien là, tout au fond, pas d'entourloupe. Pour les 44 autres, sachez que mon téléphone portable fait un bruit du tonnerre (d'appareil photo en fait et bizarrement) à chaque fois que je presse le déclencheur. Et ceci n'est PAS réglable! Là, je vous sens choqués, un truc qui n'est pas réglable? pas possible! Ben si, et c'est fait EXPRES, évidemment, sinon vous pensez bien que vous pourriez télécharger des mélodies spéciales à 300yens pièce pour accompagner vos clichés (c'est possible pour à peu près tous les autres bruits de l'appareil, Shinya ayant le plaisir d'entendre un cri... lascif, à chaque fois qu'il reçoit un email; vous imaginez la tête de ses voisins dans le métro). Bref, c'est donc fait exprès. Mais pourquoi? Et bien il y a pas de probèmes avec les appareils photos incorporés aux téléphones portables, à savoir qu'il est difficile de discerner quelqu'un en train d'envoyer un email et le même prenant une photo. OR, dans le métro japonais, on est assis les uns en face des autres, je vous laisse imaginer le genre de clichés que des petits vicelards ont pu prendre. Autre problème, pas mal de gens se mettent à photographier des bouquins dans les librairies, recettes de cuisine, horaire de trains... D'où le "catcha" scellé à vos photos! cqfd...

Important! Au cas où certains d'entre vous auraient essayé de m'écrire récemment (disons depuis 10 ou 15 jours) et n'auraient pas reçu de réponse, c'est peut-être dû au fait que le serveur de l'ENS a eu des problèmes à cause des virus déferlant ces derniers temps, et que je n'ai pas RECU ces emails. Si vous pensez être dans un tel cas, vous pouvez me renvoyer l'email en question accompagné d'une actualisation de votre présente situation si besoin est. Merci de votre compréhension.

A suivre très prochainement...


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