Jiujiu / Ojisan??

Jiujiu / Ojisan??

Absence un peu plus longue que d'habitude, j'espère que les rangs ne se sont pas clairsemés pour autant dans l'assistance... J'explique tout de suite le titre: Jiujiu en chinois et Ojisan en japonais signifient tous deux "tonton" ("jiujiu" signifiant plus exactement "oncle frère de la mère", précision toute chinoise, question d'héritage sans doute). Car ma grande soeur Pénélope est enceinte!! Je l'ai appris il y a une dizaine de jours, par un email/photographie du ventre de la future maman! ahhhh, les nouvelles technologies, c'est émouvant... J'avais déjà appris le mariage par la voie des fibres optiques, j'espère pouvoir me passer de ctte méthode pour la naissance et être bien présent! Une webcam dans la salle d'accouchement, ce serait un peu "too much", non?

Après un samedi soir solitaire il y a presque deux semaines maintenant, j'eu le plaisir le dimanche soir de participer à l'anniversaire d'une demoiselle vraiment craquante. Le tout se déroulait chez ses parents, qui se trouvent être des amis à moi. Histoire de rester dans le "kawaiiiii", je lui ai acheté un petit lapin en peluche, qui lui a beaucoup plu je crois. Mais bon, à 2 ans, on est un peu timide, et comme je ne ressemble pas vraiment aux personnes qu'elle a l'habitude de voir, elle était assez timide. Il s'agit comme vous l'aurez compris de la petite Haru-chan, 2 ans et je n'ai pas vérifié si toutes ses dents. Assez étonnament, il n'y avait que des adultes, et plus particulièrement des collègues de bureau (nous) de Minoda-san l'heureux papa, et la fête commençait à 19h. Mais comme la petite a l'habitude de se coucher aux environs de minuit tous les jours...

La semaine dernière était ma première vraie semaine de cours. Je la commençais le lundi matin à Hongo pour un de mes 2 cours hebdomadaires de "niveau 4", avec un prof différent du vendredi. Vu qu'on a que deux cours par semaine ce n'est pas si impressionnant. Mais Naomi, elle, a 10 cours par semaine, à savoir 5 matinée divisée en deux. Et elle a donc, rapide calcul/roulement de tambour, et bien oui, 10 profs différents! Avec ça ils ne risquent pas de s'habituer à un accent particulier... L'après-midi, je revenais à Komaba (le campus de la fac de maths et de tous les 1ères et 2èmes années de Todai, et aussi là où j'habite: je fais un petit résumé pour ceux qui hésitent) où je devais passer un test de niveau pour le cours du mercredi (rien à voir avec les 2 autres, malheureux!!). Et ben c'était pas de la tarte. Je retrouvais la jeune fille du bureau des étudiants étrangers qui parle aussi chinois, et elle me filait un premier test... un peu au-dessus de mes (maigres) moyens. Je capitulais au bout de 20 minutes, et obtenais le droit de passer au niveau en-dessous, tout de suite beaucoup plus simple. Du moins pour la partie QCM, car effectuée en 20 minutes sur l'heure et demie impartie. Restait alors l'horrible, l'insoutenable, l'innommable: la rédaction... 400 caractères sur "qu'est-ce qui vous a surpris depuis votre arrivée au Japon?". La langue était évidemment un problème, mais bien plus la question de savoir ce que j'allais bien pouvoir leur raconter... Il fallait éviter le plus évident, à savoir les "o-gyaru" (les filles crados de Shibuya) et les salary-men lisant des mangas pornos dans le métro. Je me rabattais lamentablement sur les merveilles de la technologie japonaise, les publicités et leurs slogans chantés si prenants, pour en venir aux petits jobs payés "3 flancs 6 clous" (souvenez-vous, le méga 2002 et sa chasse aux trésor!). J'ai séché après 300 caractères. Mais de toutes façons il ne semble pas qu'ils aient accordé une grande importance à ce test: je n'en connais pas le résultat, et la prof du mercredi m'a finalement proposé de venir au cours de niveau Intermédiaire 1 principalement et de venir de temps en temps au 2 pour voir ce qui s'y passe.

Vu qu'elle nous file des tonnes de trucs à faire à la maison, j'ai décidé dans un premier temps de me concentrer sur le premier cours. Je viens en effet de passer 3 jours à chercher des mots dans le dico, signe que le vrai apprentissage du japonais a enfin commencé (Thomas le sait bien, pour m'avoir vu chercher des milliers de mots dans mon dico chinois-français l'an dernier... c'est un peu mon sport favori...). Je vous rassure néanmoins (ou plutôt vous inquiète, c'est selon), je n'ai pas fait que travailler ces derniers jours!

Mardi il y a déjà semaine, mon amie Shoko m'a fait découvrir les plaisirs (finalement assez peu défendus) du "100 Yen Shop". J'en rêvais depuis longtemps, et je l'ai retrouvée dans l'immense gare de Shinjuku (avec quelques difficultés) pour me faire ensuite conduire au 8ème étage d'un building. Là, les articles s'étalaient, sans le moindre prix. Vous l'aurez compris, le principe du magasin est le même que "tout à 10 Francs", mais ici ça tourne plutôt autour des 5F10. Et pour ça, vous avez tout et n'importe quoi (mais pas d'électro-ménager...). Nourriture, assiettes, couverts, éponges, serviettes, stylos, maquillage, liquide vaisselle... C'est donc l'endroit pour faire des économies. A posteriori, heureusement, car je devais ensuite retrouver Naomi et des amis à ellepour un dîner à Roppongi Hills. Ca fait assez Beverly Hills? C'est sans doute fait exprès même si ça désigne un immense (et tout récent) building. La ressemblance se joue sans doute plus au niveau des tarifs. L'endroit est beau, avec décorations par Takashi Murakami en prime, et une fontaine de mousse au hasard d'une cour. Nous sommes allés dans un Yakitori (resto de brochettes), normalement pas trop cher. Là, c'était menu sinon rien, et ce fut donc 4000 yens. Mais c'était bon et sympa, donc aucun regret. Et puis, comme dit Naomi, l'internat est tellement peu cher, il faut bien compenser par quelques dépenses supplémentaires (à Tokyo, c'est facile, et ça va vite). J'ajouterai que l'internat m'a remboursé (!!!!) 2000 yens de trop payé: c'était pour le chauffe-eau, or j'étais à Pékin la plus grande partie de la période en question, et pour les 2 jours restant je me souviens cruellement avoir oublier de le déclencher et donc eu droit à 2 douches froides... N'empêche, je fus bien étonné.

Mercredi, arrivée de Tetsu et de sa petite amie (coréenne) à Tokyo. Nous nous sommes retrouvés à Shibuya, et avons dégusté quelques sushis dans le resto où je vais habituellement. Un des sushi-makers, qui déconne toujours un peu avec les clients, nous demanda d'où nous venions. Entendant que la demoiselle était coréenne, il lui dit bonjour en coréen, toujours en rigolant. Nous pensions que cela s'arrêterait là, mais il lâcha deux ou trois autres mots de coréens, avant que nous nous rendions finalement compte qu'il le parlait couramment! Et pour cause, il vient de Pusan et est arrivé au Japon il y a 10 ans.

Après le déjeuner, ayant installé Tetsu et sa petite amie chez mon ex-proprio, Mme Kitamura, je tombais dans la fac sur un étudiant jouant de la basse. Je sautais sur l'occasion et sur le pauvre garçon pour lui demander s'il pouvait me mettre en contact avec des groupes de la fac. Il me fila le numéro du responsable d'un des cercles de musique, POMP. Moi qui croyait qu'il serait difficile de trouver un groupe, la clef s'appelait Pomp, et elle était à côté... Comme quoi il en faut peu pour être bien dans ses baskets. Après quelques emails, nous convenions d'un rdv le lendemain au "campus plaza", le bâtiment des assoc' d'élèves. Isshin, le responsable en question, me proposa tout de suite de jouer dans un groupe avec lui, et me présenta un peu les gens de chez Pomp (= Power of the music people...). Je l'ai revu depuis, et on doit discuter demain des reprises qu'on va faire. Les cercles disposent de pièces privées avec tout le matos nécessaire, et ce au 2ème étage, ce qui change pas mal de la cave musique glauquissime de l'ENS.

Vendredi, c'était Halloween!! Et bien je ne l'ai pas vu passé. Ce n'est pas une fête très populaire au Japon (mais hélas, ça va sans doute venir... il y a déjà des Hello Kitty Halloween, le début de la fin!), et si vous évitez les pubs anglo-saxons, vous êtes saufs. Après ma journée marathon habituelle du vendredi (agrémentée le matin d'un petit tremblement de terre des familles: au 5ème étage, ça tremble pas mal, tout de même... étrange sensation. Et celui-ci dura une bonne minute), j'avais arrangé un dîner avec Otogo, mon ami/collègue mongol, Shoko et deux de ses copines (qu'elle appelle ses "bitch", je ne savais pas que cela pouvait vouloir dire "meilleures copines", mais bon...), Takako et Kaoru. Nous avons dégusté des yakitori, mais rien à voir avec le mardi précédent. La plupart des brochettes étaient des abats, très bon ma foi (eh eh eh). Je vous passe les détails de la conversation (qui me sont d'ailleurs aussi passés au-dessus, puisqu'étant en japonais), et signale simplement que j'ai appris l'existence d'une codification A,B,C se déclinant au besoin en B' ou B'', pour désigner les étapes physiques d'une relation. Je n'entrerai pas dans les détails, sachez simplement que A=s'embrasser, C=rapport sexuel, et B et ses variantes se situent entre les deux, la classification se faisant alors plus floue... En voyageant, on se cultive. Je tiens aussi à vous faire admirerla rectitude de la coupe de Shoko, parfaitement en phase avec son environnement!

Samedi après-midi, ballade dans Shimo-kitazawa avec Mariko, Tetsu et sa petite amie. Mariko nous a notamment montré une librairie où l'on veut tout (presque) sauf des livres. Toutes sortes de babioles et autres gadgets, snacks, disques, poupées, posters, poubelles, rideaux... J'ai ensuite pré-dîné avec eux dans un resto de Yakiniku (viande grillée), et non de brochette comme aurait pu le suggérer cette photo... Pré-dîné seulement car j'avais ensuite rendez-vous à 21h à Yoyogi-uehara avec Toshiro-san, le chanteur du groupe Brahman, que j'avais rencontré à Pékin. Nous avons dîné avec sa femme qui est une actrice assez connue au Japon, Ryo-san. Vous pouvez voir leur charmant minois (et le mien...), peut-être avez-vous vu la demoiselle dans un film de Shinya Tsukamoto, "Gemini"? Ils sont vraiment super cools, et j'ai tenté de filer quelques adresses à Toshiro-san pour sa mini-tournée française de... cette semaine! Si vous êtes du côté de Bressuire (euh...?), Tours ou Mont de Marsan, et que vous aimez le punk-hardcore, allez les voir, ça décoiffe! Ils m'ont ramené dans une vieille mercedes avec volant à gauche, la classe.

Depuis, grosses doses de caractères chinois à la sauce japonaise, entrecoupée de poses "kombini" pour aller chercher ma pitance dégustée en solitaire devant mon ordi (la série TV "24h chrono" a fait très, très mal à mes études: j'ai bien dû passer 10 heures de mon dimanche devant... mais là c'est fini, je n'ai plus le choix: il faut bosser). Et ce n'est pas fini, j'ai du retard à rattraper. Ces petites sorties jusqu'au "Seven Eleven" le plus proche (je préfère passer mon chemin devant le "Community Store", dont les plats ne sont pas ma tasse de thé... on a ses petites habitudes) me donnent parfois, bon, ok, rarement, bon, ok, juste une fois, l'occasion d'admirer un festival de mon quartier, ce qui bouche d'ailleurs la rue principale (certes pas très large). Mais que ne donnerait-on pas pour ces tenues saillantes et ces chants stimulants? Je n'ai toujours pas compris le rôle exacte du monsieur qui a les fesses à l'air et des claquettes (oui, des "seta") à la ceinture: retenir le cortège ou le guider?? Mais, ne sommes nous pas tous face à nos désirs un monsieur qui a les fesses à l'air et des claquettes à la ceinture? Je vous laisse sur cette question hautement métaphysique.


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