Bik-kuriiiii!!!!

Bik-kuriiiii!!!!

Un grand merci à tous ceux qui étaient dans la combine et qui n'ont pas craqué: comme le titre l'indique, mais peut-être pas pour tout le monde, mon rendez-vous avec Nanako, la soeur de Minako, rdv que j'annonçais dans ma précédente page qui n'est pas née d'hier (et oui, avant-hier, déjà) a été l'occasion d'une plus grandes surprises qu'on m'ait jamais faites... Mais retraçons la génèse de l'évènement, ainsi que la matinée qui a précédé les faits.

Lundi soir, coup de fil sur mon portable, numéro inconnu. Il s'agit de Nanako, qui me parle en Japonais en détachant gentilment tous les mots. Rendez-vous est pris le lendemain devant le chien de Shibuya (classique, comme vous le savez déjà) à 13h. Avant cela, j'avais prévu d'aller chercher mon visa à l'ambassade de Chine, puis de me faire immatriculer à l'ambssade de France, et enfin d'acheter mes billets de train pour l'aéroport et pour le séminaire où je vais à mon retour (toutes les personnes à qui je dis que je vais à "Kusatsu" me disent "ah oui? génial! les onsens!" - onsen=source chaude -, ce à quoi je répond consciencieusement -et sciencieusement- "euh non, séminaire de maths", faisant naître sans faille un sourire équivoque sur le visage de mon interlocuteur, qui rajoute parfois "séminaire de Onsen??" pour enfoncer le clou). Première étape, A PRIORI sans problème. Achat du ticket modérateur de 4000yens pour le visa dans la machine "automatique": je glisse mon billet de 10.000 yens, appuie sur le bouton "4.000yens", récupère mon ticket, et me dirige vers la queue. Et oui! Vous l'avez tous noté! J'ai oublié de récupérer mes 6.000 yens!! Je m'en suis en fait aperçu 10 minutes plus tard, à ma sortie de l'ambassade. Sans espoir, je retournais vers la machine, pour constater l'existence d'un bouton "change"... mais pourquoi n'est-ce pas au-to-ma-tique?!? J'aurai fait un heureux chinois (quelques amis m'ont fait remarqué qu'un objet ou de l'argent oublié au Japon est en général rendu, mais qu'étant à l'ambassade de Chine... je ne rentrerai évidemment pas dans cette polémique ici. Je remarquerai seulement que je n'aurais sans doute pas récupéré mes sousous n'importe où en France). Ravalant ma colère ("mais quelle abr...! mais quel imb...!"), je me dirigeais vers l'ambassade de France, sans fait notable. Retour à pied à Shibuya (c'est loin), achat des billets, et je me postais bien en évidence à côté de la statue du chien de Shibuya, pour rendre encore plus facile à Nanako la tache de me reconnaître. 3 minutes à peine passées, quelqu'un me prend les épaules par derrière (dans un geste amical, hein, n'allez pas croire que je me sois fait agresser)... ici, ralentissons le cours du temps et analysons la succession des idées et sentiments dans mon esprit:

Je me retourne... J'ai du mal à situer le moment où j'ai réellement commencé à croire qu'il s'agissait bien de Minako, mais peu importe, je suis juste parti dans un long fou rire. Elle a vraiment réussi son coup, et pas qu'avec moi d'ailleurs: elle a fait de même avec Nanako qui rentrait la veille des USA... Naomi, qui doit arriver demain à Tokyo (mais elle est peut-être déjà là??), m'avait écrit un email où elle avait eu pour consigne de ne pas mentionner la venue de Mina... tout était prévu...

Mais vous vous demandez peut-etre, comme moi à cet instant, ce que Mina faisait effectivement à Tokyo? Et bien elle a trouvé du boulot à Paris le 25, a donc appris qu'elle n'aurait pas de vacances avant un an, a acheté des billets d'avion et a embarque le 26. Elle aura donc attendu 3 jours que sa soeur revienne pour pouvoir me filer un rdv sans que je me doute de rien... Mais Nanako était aussi là, et nous avons mangé à 4 avec son copain, avant d'encahiner avec un karaoke: là, arrêtons-nous un instant. Il était 16h30, et le karaoke avant 18h c'est DONNE, genre 90yens (4F50) par demi-heure et par personne, un soft compris. Du coup, quand Nanako a inscrit son nom et son age sur la liste des clients, ca faisait tache, même si elle était la plus jeune d'entre nous: 16,16,15,15,16,17,14,15,22... Les boules... Mais les soeurs Yaguchi sont des chanteuses hors-pair, de vrais pros, même si tout le monde dans la famille se moque des piètres qualités vocales de Minako! J'ai pu en juger, sa mère racontant (en souriant) que, Minako étant petite, elle prenait son chant pour des pleurs, son père ajoutant que lui prenait ses pleurs pour son chant... Minako et Nanako n'ayant pas mis les pieds dans un karaoke depuis des lustres, il fallait voir leur tête, elles rayonnaient!

Abandonnant toutes mes résolutions de travail pour la journée (au diable l'avarice... enfin, vous voyez ce que je veux dire), j'acceptais l'invitation de Mina de manger chez ses parents, qui habitent à 1h de train de Shibuya (Chiba prefecture, à l'est de Tokyo). Petit tour en moto pour aller poser chez moi mon sac d'affaires d'hiver ainsi que le comté et le camembert qu'il contenait (que les Menanteau-Yaguchi soient bénis!), conduit par le copain de Nana, puis direction Kashiwa, où nous retrouvons Tomoko, qui était le témoin de Minako à son mariage avec Thomas. On a attendu son papa qui venait nous prendre à la gare, distraits (c'est gentil) par un type des plus louches, qui a raconté aux flics (nous étions devant un commissariat) qu'il était chef de la police, et n'a cessé de nous débiter des choses ininteligibles (pour moi évidemment, mais pour ces demoiselles aussi) à trop petite distance. La maison des Yaguchi est assez hallucinnante: un superbe jardin, des pièces remplies des (très beaux) travaux de Kanako, la grande soeur, qui crée des meubles, sacs, petits objets, etc..., un atelier à l'étage où l'on a bu de l'alcool de prune fait maison, un autre atelier au rez-de-chaussée pour le papa (architecte)... La soirée était super sympa, le repas cuisiné par le papa de Mina était succulent (avec une soupe miso spéciale, sushi à l'anguille, au saumon...). Hélas, je devais prendre le dernier train à 00h... Quelle journée! Le genre de choses qu'on n'imagine pas en se levant le matin.

Déménagement aujourd'hui, après avoir accueilli à la gare de Shibuya un collègue de mon prof venu de Hongrie. Il fallait me voir avec le petit chariot que m'avait prêté ma proprio, surchargé de sacs, faisant deux fois l'aller-retour jusqu'à ma nouvelle résidence le "lodge"... Pas de photos hélas... Mais les 3/4 des gens qui m croisaient avaient le sourire au lèvres. Je devais m'acheter un futon, et heureusement ma proprio deus ex-machina m'a tout prêté, futon, draps, serviettes de bain, j'en passe... vraiment trop gentille! elle m'a même filé des billets de loterie...

Dejeuner avec Mina demain midi normalement, avant de prendre mon train pour l'aéroport, avion à 18h mais je dois récupérer mes billets à 16h... Diner chez un collègue du bureau 406 (le mien) ce soir.

Fin de cette page-édition spéciale... demain, Pékin!


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